«En résumé, nos recherches montrent que les entreprises qui misent beaucoup sur l’innovation parviennent à embaucher les stars de leur secteur en faisant une offre salariale supérieure aux autres. Cette surenchère ne les embête guère, car elles le voient comme un pari sur le retour sur investissement», indiquent les chercheurs dans leur étude.
C’est bien beau, me direz-vous, mais à ce compte-là, il suffit à un concurrent de débaucher un prodige juste avant qu’il ne mette en route un projet ambitieux pour faire capoter tous les plans d’un concurrent. Et ce petit jeu de destruction est sans fin. Les chercheurs se sont, bien entendu, penché sur ce problème. Leur trouvaille : les employeurs achètent également la loyauté de leurs plus grands talents. Ils imposent des conditions telles qu’il leur est complexe de partir chez un concurrent et de contribuer rapidement à son succès. De lourdes conditions qui, on s’en doute, sont acceptées en échange de «bonnes compensations»…
Ce qui me fait songer à une sombre pensée de l’écrivain français d’origine chinoise Gao Xingjian, extraite de La Montagne de l’âme : «Malheureusement, dans les rapports entre les gens, seuls comptent les gains et les pertes»…