Dans le cadre de leur étude, les trois chercheurs n'ont tenu compte que des notes en mathématique et en anglais. Ils n'ont regardé que l'évolution scolaire des enfants de la troisième à la huitième année. Et ils n'ont retenu que les professeurs qui enseignaient pour la première fois. L'idée était simple :
> Analyser la performance des enseignants à leurs début de carrière, au moment où, jeunes diplômés, ils prennent en mains pour la première fois une classe, en l'occurrence celle de troisième année. Et ce, durant les deux premières années d'enseignement.
> Analyser de la même manière les trois années suivantes d'enseignement de ces enseignants.
> Puis, observer s'il y a, ou pas, une corrélation entre la performance initiale (celle des deux premières années) et la suivante (celle des trois années suivantes).
Résultat? Limpide…
> La performance initiale des jeunes enseignants est révélatrice de celle des années suivantes. Et cela se vérifie surtout aux extrêmes : ceux qui excellent dès le départ continuent d'exceller par la suite; et inversement.
Par conséquent, la "première impression" est bel et bien la meilleure, en ce sens que tout début de carrière permet de se faire une bonne idée de la tournure que celle-ci va prendre au fil des années, à moins d'un accident majeur. La jeune recrue qui fait des étincelles dès le départ devrait poursuivre sur sa lancée des années durant, tandis que celle qui ne cesse de rater ce qu'elle entreprend ne devrait guère faire de merveilles par la suite. C'est peut-être dur, mais c'est comme ça.
En passant, l'écrivain français Paul Claudel a écrit dans son Journal : «Deux manières de briller : rejeter la lumière ou la produire».