> Un coût élevé. Quand on est le numéro 2 ou 3 de son secteur d'activités, il est toujours possible de rattraper le leader et même de la dépasser, mais cela présente un coût. Un coût élevé qui peut se traduire, par exemple, par l'embauche à prix d'or de petits prodiges, ou bien par l'acquisition de nouvelles technologies permettant de surclasser la concurrence. La question est, de toute évidence : «Ce coût en vaut-il la peine?».
> Un coût qui n'en vaut pas la peine. Le modèle de calcul de Stiglitz montre que ce coût-là est exorbitant, en général. Mieux vaut, en vérité, viser la situation d'équilibre, celle où chacun ne gaspille pas ses forces et ses ressources à grappiller une place dans le palmarès des plus performants, mais les utilise à bon escient pour innover de manière optimale. Car la véritable course est une course à l'innovation, non pas une course entre adversaires. L'idée est d'être le meilleur possible, pas d'être le premier. Une nuance de taille.
> Une voie parallèle. Lorsque le leader redouble d'efforts pour innover encore et toujours – dans l'optique de demeurer le numéro 1 –, il laisse toujours derrière lui une trace. Il dissémine ici et là, sur son passage, des idées nouvelles dont peuvent tirer profit ceux qui le suivent. Un gain que ces derniers peuvent engranger sans trop d'efforts et de ressources. D'où l'intérêt, pour les numéros 2 ou 3, d'avoir un œil sur ce qu'entreprend le leader, et de glaner certaines de ses idées neuves et délaissées. Mais il leur faut prendre garde de ne surtout pas se contenter de suivre le leader à la trace, passivement, en se contentant de ses miettes. L'idéal pour eux est de choisir leur propre voie pour innover, une voie non pas en sens inverse, mais, disons, parallèle. Bref, il leur faut accepter que le leader donne le ton, sachant que c'est à partir de celui-ci qu'ils seront en mesure de trouver la meilleure mélodie qui soit.
> Les atouts insoupconnés de l'humain et du partage. Des modèles économiques existants aujourd'hui, le meilleur est vraisemblablement le modèle nordique, lorsqu'il s'agit d'innover. Pourquoi? Parce que celui-ci mise à la fois sur l'humain et sur le partage. L'humain, car seul de lui naît l'étincelle de génie. Et le partage, car ce modèle veille à ce que chacun soit en mesure d'apporter aux autres le meilleur de lui-même. Et cela est vrai pour tous, y compris le numéro 1. «Le modèle nordique, du fait qu'il permet à chacun de bénéficier de l'innovation et de la croissance économique qui en découle, crée un cercle vertueux : il facilite l'innovation, en l'encourageant par des mesures politiques appropriées; et il s'assure que les bénéfices découlant de l'innovation soient harmonieusement partagés entre tous les citoyens, afin que chacun puisse à l'avenir exprimer tout son potentiel créatif», souligne-t-il dans son étude.