Le chercheur a concocté un modèle de calcul économétrique qui vise à déterminer la meilleure stratégie à adopter lorsqu'on entend communiquer des informations à autrui dans l'espoir que celui-ci réagisse dans le sens qu'on souhaite. Concrètement, on peut imaginer un gouvernement envers un groupe de citoyens, ou une entreprise envers un groupe de consommateurs, ou encore un manager envers une partie des membres de son équipe.
Le modèle de M. Ginzburg est on ne peut plus simple. Il y est considéré deux personnes : l'Émetteur (gouvernement; entreprise; manager) et le Récepteur (respectivement citoyens; consommateurs; employés). L'Émetteur dispose d'une panoplie d'informations et est libre de conserver pour lui celles qu'il veut et de diffuser les autres. Quant au Récepteur, il va enregistrer les informations qui lui sont communiquées, les analyser au meilleur de ses capacités, puis agir en conséquence.
Agir en conséquence? Toute la subtilité de l'étude est là. En effet, le Récepteur va tout d'abord évaluer ce qu'on lui dit («Est-ce qu'on me dit là toute la vérité, ou seulement une partie de celle-ci?», «Est-ce que ce qu'on me dit est fiable, ou pas?», etc.). Et en fonction de son analyse, il va décider s'il a assez confiance en ce qu'on lui a dit pour agir favorablement envers l'Émetteur, ou au contraire estimer que la confiance ne règne pas assez et donc agir défavorablement envers l'Émetteur.
On le voit bien, l'objectif de l'Émetteur est de maximiser la diffusion d'informations, pour atteindre le niveau tout juste suffisant pour gagner la confiance du Récepteur, et donc obtenir de lui ce qu'il souhaite (son vote; son achat; son soutien). Il lui faut par conséquent se montrer ni trop avare ni trop généreux en informations, car dans les deux cas, il éveillerait la suspicion du Récepteur et réduirait les chances qu'il agisse en sa faveur.
Qu'est-ce que ce modèle de calcul a permis à M. Ginzburg de découvrir? Ceci :