L'excès de confiance en soi peut entraîner des déconvenues. Photo: DR
BLOGUE. Quand on pense à un leader, on pense aussitôt à quelqu'un qui a confiance en lui, à quelqu'un dont il se dégage même une telle confiance que cela rassure ceux qui l'entourent. C'est clair, on imagine mal un leader hésitant, qui ne serait sûr de rien, qui se reposerait toujours sur les décisions d'autrui. Pas vrai?
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Mais voilà, avoir confiance en soi, c'est bien, mais avoir trop confiance en soi, là, c'est mal. Voire catastrophique. Car on a vite fait de se prendre une volée par plus fort que soi. D'où la question suivante, évidente : «Quand devient-on trop confiant en soi?». Et celle qui en découle, logique : «Que se produit-il vraiment lorsqu'on est trop confiant en soi?».
J'ai trouvé des réponses intéressantes à ces interrogations dans une étude intitulée Managerial overconfidence and cost stickiness. Celle-ci est signée par : Clara Xiaoling Chen, professeure de comptabilité à l'Université d'Illinois à Urbana-Champaign (États-Unis); Julia Nasev, professeure de comptabilité à l'Université de Cologne (Allemagne); et Timo Gores, l'un des étudiants de Mme Nasev à Cologne. Elle indique que l'excès de confiance en soi – ou überconfiance – peut, entre autres, mener à des aberrations en matière de décisions stratégiques de la part des managers.
Ainsi, les trois chercheurs, férus de comptabilité, ont noté une certaine effervescence ces dernières années autour d'un sujet, la dissymétrie de la rigidité des coûts (cost stickiness en anglais). De quoi s'agit-il? D'une bizarrerie du point de vue comptable, qui veut que les coûts d'une entreprise baissent systématiquement moins lorsque les ventes diminuent qu'ils n'augmentent lorsque les ventes croissent. Une bizarrerie qui n'a pas, à ce jour, de véritable explication.