Einstein a connu son année la plus fructueuse en 1905, soit à l'âge de 26 ans : il a alors expliqué l'effet photoélectrique, donné une description quantitative du mouvement brownien et concocté la théorie de la relativité. Newtown, lui, a brillé en 1666, à l'âge de 23 ans, avec sa théorie de la gravitation (le fameux épisode de la pomme qui lui est tombée sur la tête) qu'il explicita dans les décennies suivantes. Ou encore, Steve Jobs a cofondé Apple à l'âge de 21 ans.
Que retenir de ces exemples? A priori, que les génies font des étincelles jeunes, et même très jeunes. Mais il ne s'agit là que d'un leurre, en dépit d'Einstein qui disait : «Quelqu'un qui n'a pas apporté sa grande contribution à la science avant d'avoir 30 ans ne le fera jamais».
En effet, comme le relèvent les trois chercheurs, ce n'est pas si simple que ça. Prenons l'exemple de Steve Jobs : il n'a fait ses vraies grandes trouvailles qu'à 40-50 ans (iPhone, iPad, etc.). Mozart, que tout le monde perçoit comme un gamin surdoué qui suçait encore son pouce en composant ses opéras : il avait la trentaine – et était en fin de vie – quand il a réalisé ses plus belles œuvres. Et Copernic! Il avait la soixantaine lorsqu'il a proposé sa théorie de l'héliocentrisme.
Alors? Alors MM. Jones, Reedy et Weinberg ont décidé de se plonger dans tout ce qui avait déjà été publié sur l'âge et le génie scientifique, histoire de voir s'il y avait quoi que ce soit à en tirer. Un travail de moine, tant il y a de matière. Puis, ils ont compilé le tout.
Résultats? Fort instructifs, comme vous allez le voir :