3. N'utilisez jamais d'autre verbe que "dire" pour accompagner les dialogues
«Le dialogue appartient au personnage; le verbe, c'est l'auteur qui vient mettre son grain de sel, explique-t-il. Cependant "dit-il" est infiniment moins intrusif que "grogna-t-il", "haleta-t-il", "avertit-il" ou "mentit-il". J'ai trouvé, un jour, un dialogue de Mary McCarthy qui se terminait par "admonesta-t-il", et j'ai dû interrompre ma lecture pour aller consulter le dictionnaire.»
Qu'entend-il ici? Deux choses, à mon avis. D'une part, que l'on gagne toujours à faire simple et direct. Car ça facilite la lecture. D'autre part, que l'on gagne aussi à mettre le moins possible son grain de sel. Car moins la présence de l'auteur du texte se fait sentir, plus le lecteur se sent à l'aise de juger par lui-même l'information donnée.
4. N'utilisez jamais d'adverbe pour modifier le sens du verbe "dire"
Pour Elmore Leonard, agir de la sorte est carrément un «péché mortel». Pourquoi? Parce que l'auteur «s'exhibe sans retenue», «détourne l'attention» et «rompt le rythme du dialogue». Bref, parce qu'il nuit dès lors à la lecture.
Autrement dit, dans votre propre travail d'écriture, veillez à ne pas alourdir votre texte avec des mots lourds et pompeux, comme "calmement" ou "laconiquement". Des mots qui, dans le fond, n'apportent rien au lecteur et risquent même de le perdre dans un épais brouillard.
5. Tenez la bride à vos points d'exclamation
Une fois de plus, Elmore Leonard enfonce le clou. Il insiste sur le fait qu'il faut que l'auteur marque le moins possible sa présence et tente le moins possible d'influencer le lecteur. L'information seule, disons nue, doit suffire pour attirer l'attention du lecteur.