Un exemple : l'American Institute for Humane Studies s'est donné comme mandat, dans les années 1970, d'«identifier, de former et de soutenir les jeunes gens les plus brillants qu'il pouvait trouver, pourvu que ceux-ci soient (a) favorables à la liberté de marché, (b) désireux de mener une carrière de chercheur ou d'intellectuel». Le think-tank attribue d'ailleurs de nos jours une Bourse Hayek.
5. Démontrer par l'exemple. En 1973, un coup d'État militaire a renversé le régime d'Allende, au Chili. Les "Chicago Boys" ont sauté sur l'occasion pour mettre en pratique leurs idées : il fallait, selon eux, passer au plus vite d'une politique étatiste à une politique économique néo-libérale, en s'appuyant sur toutes les recherches nées des travaux d'Hayek. Et c'est ce qui fut fait.
Des économistes de l'Université de Chicago sont entrés en contact avec des collègues de l'Université catholique du Chili, histoire d'effectuer un «transfert idéologique». Puis, des personnes influentes ont été informées de ce transfert, et avisées de tout ce que ces idées neuves pourraient apporter à la société chilienne. Les politiciens s'en sont alors vite emparés. Dans les années qui ont suivi, on ne parlait plus que du «miracle économique chilien», qui a tant inspiré ensuite les États-Unis et la Grande-Bretagne.
Voilà. La stratégie d'Hayek pour faire adopter ses idées révolutionnaires à l'ensemble de l'Occident tient en cinq étapes. Oui, cinq étapes très simples, très logiques. À vous désormais de vous inspirer dans votre quotidien au travail le jour où vous aurez une idée qui en vaut la peine, une idée susceptible de changer les habitudes de votre équipe, voire de dynamiser votre carrière, il vous suffira de suivre à la lettre la "méthode Hayek".
En passant, Oscar Wilde a dit dans Le Portrait de Dorian Gray : «Toute influence est immorale. Influencer quelqu'un, c'est lui donner son âme».