Ainsi, les idées géniales surgissent le plus souvent quand on y pense le moins. Ce n'est pas en se cassant la tête sur un problème, enfermé à double tour dans son bureau, qu'on peut trouver la solution, mais plutôt en faisant autre chose que d'y penser : sous la douche, en promenant le chien, au volant, etc. Pourquoi? Parce que les grandes idées résultent en général de la connexion entre deux idées qui a priori n'avaient rien à voir ensemble, d'après une étude de Jennifer Wiley, professeure de psychologie à l'Université de l'Illinois à Chicago (États-Unis), parue l'an dernier dans Psychological Science.
Le processus est très simple : dans un premier temps, on emmagasine dans notre cerveau le plus de données possible sur le problème qui nous préoccupe; et dans un second temps, il ne faut surtout pas – comme on le fait pourtant tous les jours – nous acharner à trouver la solution, mais tout laisser en plan et penser à tout autre chose, l'idéal étant de se distraire. Notre inconscient tourne alors tout seul, et s'allume dès que notre cerveau capte une idée en apparence incongrue, mais qui, associée adéquatement à notre problème, déclenche l'eurêka tant attendu. Sans prévenir.
Un exemple lumineux… Amy Baxter, une docteure spécialisée dans la douleur, cherchait depuis des années comment éviter aux enfants de pleurer à chaque vaccination, et donc le moyen d'éviter qu'ils ne soient traumatisés à vie à la vue d'une seringue. Un soir, elle rentrait chez elle en voiture et a remarqué que le volant tremblait bizarrement. Elle s'est arrêtée sur le bas-côté et a identifié le problème : les roues n'étaient plus vraiment parallèles, si bien que le volant était pris de vibrations constantes. Elle a poursuivi son chemin malgré tout, et une fois arrivée, a noté que les muscles de ses mains et de ses avant-bras étaient devenus presque complètement insensibles. Pourquoi? À cause des vibrations continuelles.
L'idée lui est alors venue d'un seul coup : il suffisait d'associer vibrations et froid pour "anesthésier" en douceur et de manière temporaire les enfants là où l'aiguille devait faire son œuvre. Elle a aussitôt testé le truc sur son garçon de 7 ans, et ça a marché. Aujourd'hui, elle commercialise Buzzy, un petit gadget vibreur en forme de gentille abeille qu'on sort du frigo le moment venu. Celui-ci est utilisé quotidiennement dans quelque 500 hôpitaux américains, d'après le Wall Street Journal (WSJ).
D'autres astuces permettent de faire naître les idées qui ont du mal à sortir au grand jour. En particulier lorsqu'on ne dispose pas vraiment du temps nécessaire pour les laisser émerger quand bon leur semble. J'ai pour cela un truc renversant, si renversant même que vous n'allez pas me croire. Il faut en ce cas s'accorder des périodes de temps dans la journée pour… s'ennuyer profondément!