4. Réciprocité indirecte. On aide autrui quand cela est bénéfique pour notre réputation. Le gain est ici indirect. On remarque parfois ce comportement dans le règne animal : les lionnes s'occupent des lionceaux qui ne sont pas les leurs, car cela contribue grandement à asseoir leur rang social au sein du groupe ; idem chez les macaques japonais, qui s'épouillent les uns les autres dans le même objectif.
5. Progrès. On aide les membres de son groupe parce que de l'évolution de celui-ci dépend notre propre évolution. «En entreprise, des employés peuvent être en compétition entre eux pour gravir les échelons hiérarchiques, mais en même temps se mettre à collaborer ensemble parce que leur firme se doit de battre ses compétitrices», illustre le professeur de Harvard.
On le voit bien, travailler en équipe est plus que nécessaire pour nous, c'est vital. Notre survie en dépend. Notre évolution aussi, notamment sur le plan professionnel. M. Nowak souligne d'ailleurs dans son article que ceux qui voudraient renforcer la coopération au sein de leur équipe devraient jouer surtout sur deux leviers :
> Réciprocité indirecte. L'idée est de veiller à ce que le crédit des bons coups reviennent à tous les membres de l'équipe, oui, à chacun d'eux, car cela leur donnera encore plus envie d'œuvrer de concert.
> Progrès. Le truc est de faire prendre conscience à chacun que ce qui est bon pour l'ensemble du groupe est bon pour lui. Si le groupe progresse, chacun de ses membres va, lui aussi, connaître des progrès. Attention, il n'est pas question de réduire ça à un avantage pécuniaire (une prime pour un bon coup, par exemple), mais plutôt d'avantages sur le plan professionnel (nouveaux horizons en perspective, nouveaux défis à relever, etc.).
Bref, tout leader qui se respecte a intérêt à faire sienne la devise «Un pour tous! Tous pour un!».
En passant, Montesquieu a dit dans ses Cahiers : «Ce qui n'est point utile à l'essaim n'est point utile à l'abeille».