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J’ai découvert ce qu’était d’être riche à l’école. La famille d’un de mes amis avait amassé au fil du temps une fortune colossale. Les revues spécialisées parlaient de plusieurs centaines de millions de dollars, voir proche du milliard!
Une fortune si grande qu’inimaginable. Toujours impeccablement habillé, mon ami voyageait en jet privé aux quatre coins de la planète dès le début des vacances, il vivait en semaine dans un véritable palace de Westmount et il passait ses fins de semaine dans un somptueux chalet niché au sommet du mont Tremblant. Bref, sa famille avait plus peur de la fin du monde que de la fin du mois.
Malgré nos différences, on s’entendait très bien. On ne vivait pas sur la même planète, mais on adorait tous les deux le sport et les filles, deux sujets qui rassemblent les jeunes ados sans discrimination! Vers la fin du secondaire, sa famille a déménagé en Suisse. L’Internet n’en était qu’à ses débuts. Les textos et Facebook n’existaient pas. Nous nous sommes perdus de vue.
Pendant longtemps, j’ai rêvé de cette vie sans limites. Quand j’ai terminé mes études des années plus tard, j’ai décidé de me lancer en affaires. C’était à mon tour de bâtir ma fortune. Je voulais créer mon entreprise, être mon propre patron et n’avoir aucune échelle salariale. «Sky’s the limit» comme on aime bien dire. J’avais 26 ans et l’ambition de devenir riche.
C’est toutefois l’inverse qui s’est produit pendant un bon moment. J’ai rencontré des difficultés de toutes sortes avec mon entreprise, de véritables années de misère. Je m’approchais beaucoup plus rapidement du million de dettes que du million d’avoirs. Mais le vent a fini par tourner dans une direction plus favorable. L’entreprise a connu un grand succès et ma situation financière s’est rapidement améliorée.
Je me rappelle comme hier du jour où j’ai eu ma première paye de ma propre entreprise. Plus de six ans après avoir lancé PUR vodka, j’étais finalement rémunéré pour les efforts que j’avais investis dans ma société.
Je me réveille aujourd’hui avec une définition bien différente de la richesse. Certes, la richesse monétaire est une chose agréable, je ne vous raconterai pas d’histoire. Elle permet de connaître des expériences uniques, comme voyager à l’autre bout du monde ou de manger à la table des restaurants étoilés. Elle permet de vivre confortablement dans une grande maison et de conduire de belles voitures dotées de plus options qu’une navette spatiale. Mais que reste-t-il une fois que tu as acheté un sac Chanel et une plume Montblanc?
La plus grande richesse, celle de pouvoir redonner
La richesse est une notion relative, pour certains je suis riche, pour d’autres je suis pauvre. En comparaison de Bill Gates, fondateur de Microsoft(Nasdaq, MSFT), tous les humains paraissent pauvres, même la famille Desmarais, de Power Corp.(Tor., POW).
Mais je ne me considère pas moins riche: je suis en pleine santé, j’adore ce que je fais, je suis heureux. Je suis riche, car aujourd’hui je travaille en ayant qu’un seul objectif, celui de redonner.
Bien sûr, pour avoir la chance de redonner, mon entreprise doit être rentable, elle doit connaître du succès, non seulement pour moi, mais aussi pour mes partenaires et mes employés. Elle doit être gérée efficacement, de manière à ce que je puisse redonner.
Que ce soit en participant à des campagnes de financement, ou en versant directement un montant de chaque bouteille vendue à une cause, comme nous avons le bonheur de faire avec notre nouveau produit Romeo’s gin, redonner est maintenant pour moi la véritable définition de la richesse.
À quelques jours des fêtes, j’aimerais profiter de cette tribune afin de rappeler aux entrepreneurs que nous gagnons beaucoup plus à donner qu’à recevoir et que la générosité et le partage font partie intégrante du succès collectif.
Joyeux temps des Fêtes!