À défaut d’avoir un permis de taxi, les chauffeurs d’UberX sont pour l’instant dans l’illégalité, comme l’a fait valoir le maire de Montréal, Denis Coderre, lors du lancement du service dans la métropole. Malgré tout, il semble que les chauffeurs UberX se soient multipliés depuis lors.
Pour Uber, qui offre UberX dans des conditions similaires dans des dizaines de villes dans le monde, c’est loin d’être une situation intenable. Après tout, les amendes pour transport illégal à Montréal oscillent entre 350 $ et 1050 $ et une source bien informée m’a dit qu’Uber remboursait ses chauffeurs UberX se voyant imposer des amendes.
Malgré tout, le gouvernement du Québec pourrait éventuellement légiférer pour hausser ces amendes et permettre au Bureau du taxi de saisir le véhicule des contrevenants. C’est du moins ce que demande le Bureau du taxi de Montréal. Ce n’est pas impossible que le gouvernement du Québec se laisse influencer par le lobby du taxi. D'ailleurs, deux projets de loi visant respectivement à augmenter les amendes pour transport illégal à 30 000 $ et 100 000 $ ont été présentés en Ontario. La ville de Montréal, pour sa part, pourrait agir en incitant son corps de police à distribuer des amendes aux chauffeurs contrevenants.
Plusieurs chauffeurs n’ont pas d’autre fonds de pension que leur permis de taxi et la montée en popularité de services comme UberX ou Netlift pourrait faire fondre leur valeur. Aussi, il serait préférable d’offrir aux propriétaires de permis une compensation plutôt que de laisser libre cours aux réflexes de luddite du Bureau du taxi de Montréal et de plusieurs de nos politiciens.
On pourrait en débattre, mais il est probable que la prolifération d’UberX fasse diminuer le salaire des chauffeurs de taxi (avec et sans permis) à terme. Or, est-ce foncièrement une mauvaise chose? Après tout, la profession est appelée à disparaître aussi sûrement que celle de tricoteur au 19e siècle, le métier à tisser des chauffeurs de taxi étant déjà une réalité. Aussi, il serait regrettable qu’elle attire des individus souhaitant y faire carrière. Comme cuisinier dans un McDonald’s, ce poste est plus approprié pour ceux qui ont besoin d’un revenu d’appoint ou d’un emploi étudiant.