De gauche à droite, Samuel F. Poirier et Anthony Guay, les deux co-fondateurs de Retinad VR. [Photo : courtoisie]
La start-up montréalaise Retinad VR vient d’obtenir un financement de 500 000$ pour lancer ce qui devrait être la première régie publicitaire dédiée aux applications de réalité virtuelle. Le financement provient d’anges montréalais dont la réputation n’est plus à faire. Il s’agit de Daniel Robichaud, qui a vendu sa dernière start-up à Intel, de Nicolas Bélanger et Marc Alloul de W Investments, de Mike Cegelski, ancien pdg d'iBwave Solutions, et du dragon Martin-Luc Archambault.
« On veut faire ce qu'AdMob a fait pour le mobile », lance Samuel F. Poirier, pdg de Retinad VR, en référence à la pionnière de la publicité mobile, achetée par Google en 2009 au prix de 750 millions de dollars US.
Concrètement, la régie publicitaire de Retinad VR permettra aux développeurs d’ajouter des publicités en 3D de type pre-roll à leur application de réalité virtuelle. Comme sur YouTube, les utilisateurs de ces applications seront forcés de visionner les trois premières secondes d'une publicité en 3D au moment d’ouvrir l’application, puis pourront y échapper en regardant en direction d’un bouton prévu à cet effet.
Samuel F. Poirier soutient qu’il existe déjà quelque 600 applications compatibles avec l’Oculus Rift et la Samsung Gear VR, les casques que vise la nouvelle régie publicitaire. Or, selon lui, la vente d’applications ne suffit pas à financer la production de contenus destinés aux casques de réalité virtuelle : « On arrive sur un terrain vierge, parce que les développeurs n’ont aucun moyen de faire de l’argent en ce moment », explique Samuel F. Poirier, qui compte lancer sa régie d’ici deux mois.
Le potentiel publicitaire de la réalité virtuelle est évident. Ce qui l’est moins, c’est comment une start-up de quatre employés va s’emparer de ce marché à la barbe des géants de la publicité en ligne Facebook (la propriétaire d’Oculus VR) et Google. «Les marchés sont trop petits au début et ces géants ne veulent pas détruire l’expérience en introduisant de la pub trop tôt, soutient Samuel F. Poirier. Ensuite, il sera trop tard et ils vont devoir acheter les start-ups qui ont pris leur place. »
Bref, on ne pourra pas dire que Retinad VR n’a pas de stratégie de sortie.