Sylvain Roy, président régional de Rogers au Québec, dévoilait l’offre francophone de Next Issue au Canada mercredi. [Photo: Julien Brault]
Next Issue, une sorte de Netflix des magazines, accueille aujourd’hui sur son app destinée aux tablettes iPad et Android, quelque 19 magazines québécois. À compter du 20 avril prochain, des magazines tels que Québec Science et Ricardo seront en effet offerts aux abonnés de Next Issue Canada.
Lancé en 2013, la version canadienne de Next Issue permet déjà à ses abonnés, qui paient 9,99$ pour le privilège, de consommer plus d’une centaine de magazines nord-américains, incluant les magazines francophones de Rogers L’actualité, Châteleine et LOULOU. Ce n’est pas un hasard. Rogers est co-propriétaire de Next Issue avec les géants américains du magazine Condé Nast, Hearst, Meredith, News Corp. et Time Inc.
Même si les dirigeants de Next Issue ont affirmé n’avoir fait aucune promotion au Québec, c’est à cause d’une promotion que je m’y suis abonné en janvier dernier. Sur Klout, un site offrant des cadeaux aux «influenceurs», on me proposait de bénéficier de deux mois d’abonnement gratuit à Next Issue.
Je ne m’y suis pas désabonné après les deux mois gratuits, tant les magazines qui y sont offerts sont intéressants. Parmi les magazines que j’ai placés dans ma bibliothèque, il y a Canadian Business, MoneySense, Forbes, Bloomberg Markets, Entrepreneur, Wired et National Geographic. Il y au aussi plein de magazines sur la cuisine, le sport, la santé et ce genre de trucs, mais je ne suis pas le public cible.
Bref, j’y trouve déjà mon compte et l’ajout de magazines québécois ne peut pas nuire. Cependant, je dois avouer que très peu des 19 nouveaux titres québécois m’intéressent, à l’exception de Québec Science et Protégez-Vous, deux magazines que je n’ai pas lus depuis longtemps.
Même si j’aimerais encourager l’économie québécoise, les éditeurs de magazines québécois ne feront pas beaucoup d’argent avec moi. Désolé, Allô Vedettes et Sélection du Reader’s Digest ! En effet, les éditeurs sont rémunérés en fonction du temps que les utilisateurs de Next Issue passent à lire leurs magazines, m’a expliqué Brinda Luckoo, la directrice de Next Issue Canada.
C’est un modèle d’affaires intéressant, qui pourrait inciter l’industrie du magazine à mettre plus d’emphases sur la performance. Cependant, comme Next Issue appartient à des éditeurs de magazines, difficile d’imaginer l’entreprise produire son propre contenu comme le fait Netflix ou encore inviter les journalistes à publier directement sur sa plateforme comme le fait Amazon avec les auteurs. Par contre, rien ne dit que la compétition, comme Magzter, ne suivra pas cette voie.