[Photo : Bloomberg]
Stephen Elop, PDG de Nokia, a annoncé le 11 février dernier que les téléphones intelligents du fabricant finlandais seraient dorénavant équipés du système d’exploitation Windows Phone 7 de Microsoft. Le geste est tout sauf bénin, puisque le marché des téléphones intelligents représente l’avenir de l’industrie. Questionné en septembre 2010 sur l’opportunité pour Nokia d’abandonner son propre système d’exploitation, Symbian, au profit de celui de Google, Android, Anssi Vanjoki, alors VP de l’entreprise, avait répondu que le bénéfice à court terme issue d’un tel virage serait comparable à celui éprouvé par les enfants qui urinent dans leur pantalon pour se réchauffer en hiver. Le VP qui n’avait pas sa langue dans sa poche a d’ailleurs quitté Nokia durant le même mois, tandis que Stéphen Elop, un Ontarien qui dirigeait la division Affaires de Microsoft, est arrivé en poste.
L’adoption par Nokia du système d’exploitation de Microsoft est d’autant plus insolite que, malgré tous les efforts du géant déclinant du logiciel, son système n’équipait que 4,2 % des téléphones mobiles en 2010, contre 22,7 % dans le cas d’Android et 15,7 % dans le cas d’iOS d’Apple, qui n’équipe pourtant que les iPhone. De plus, dans le segment des téléphones intelligents, ce sont les applications qui constituent le nerf de la guerre. Et, en la matière, seul Android Market, avec ses quelque 200 000 applications, peut rivaliser avec l’App Store associé au iPhone, qui propose quelque 400 000 applications.
Cet étrange partenariat entre deux géants sur le déclin semble si peu profitable pour Nokia qu’on n’a pas manqué de remettre en question la loyauté du PDG d’origine canadienne de Nokia. De plus, le fait que Stephen Elop possédait au moment de l’annonce 174 000 actions de Microsoft, mais aucune de Nokia, a contribué à ternir son image. Abondamment critiqué par la presse finlandaise, qui a été jusqu’à le qualifier de « cheval de Troie » de Microsoft, Elop a par la suite vendu les actions controversées et investi un million d’euros dans le titre de son nouvel employeur.