Dario Gil, directeur, Énergie et ressources naturelles, chez IBM Research et directeur de l’Institut de recherche pour une énergie plus intelligente
Le sommet de Montréal sur l’innovation, qui s’est déroulé jeudi, portait surtout sur les villes intelligentes, un terme à la mode qu’on appose sur les villes à l’avant garde en matière d’efficacité énergétique. Les villes qui investissent dans les transports en commun et les technologies de smart grid, du reste, ne le font pas seulement pour être plus vertes.
Dans les faits, ces villes le font pour assurer leur pérennité. Ronan Stephan, directeur de l’Innovation chez Alstom, en a fait la démonstration chiffres à l’appui. Alors que la consommation énergétique grimpe en flèche, 50 % de la population mondiale est composée de citadins, qui sont responsables de 67 % de la consommation d’énergie sur la planète
En 2050, c’est pas moins de 70 % de la population mondiale qui habitera dans les villes. Si cette prévision se concrétise, les villes devront alimenter en énergie pas moins de 6,7 milliards d’êtres humains. Bref, les villes qui n’investiront pas risquent de se voir marginaliser, faute d’être en mesure d’accommoder les besoins en énergie de leurs résidents.
Dans un tel contexte, les enjeux de pollution seront incontournables. Même en les ignorant, Ronan Stephan doute qu’on puisse combler les besoins énergétiques des villes en se contentant de raccorder de nouvelles centrales au réseau existant. La solution, selon lui, passe par les technologies de smart grid. Parmi les solutions souhaitables, il mentionne la production et le stockage d’énergie par les immeubles, la répartition décentralisée du courant électrique et la mise en place de système de transport en commun plus efficace.
Dario Gil, directeur, Énergie et ressources naturelles, chez IBM Research et directeur de l’Institut de recherche pour une énergie plus intelligente, a également présenté quelques pistes de solution. Il a notamment expliqué comment la multiplication des senseurs permet aux compagnies d’électricité de réparer plus rapidement leur réseau en cas de panne… et même de prévenir leurs abonnés avant qu’elles se produisent.
Bien entendu, la plupart des intervenants de la conférence travaillaient pour des entreprises ayant des choses à vendre aux villes, que ce soit en matière de logiciel, d’infrastructure ou de transport. C’était donc dans leur intérêt de ne pas minimiser le défi posé par la consommation grandissante d’électricité, la croissance démographique et l’urbanisation. Néanmoins, force est de constater que ces défis sont bien réels. Il ne reste plus qu'à espérer que les nouveaux maires québécois fassent une meilleure utilisation des deniers publics que leurs prédécesseurs.