Caroline Boudoux et Nicolas Godbout, deux professeurs de l’École Polytechnique de Montréal, ont fondé Castor Optics pour amener leur technologie dans les hôpitaux le plus tôt possible. [Photo : Isabelle Larivée]
La start-up Castor Optics, fondée par deux professeurs de l’École Polytechnique de Montréal, vient d’obtenir un financement de 450 000 $ pour commercialiser sa technologie. Les fonds proviennent d’Univalor, la société de valorisation de la recherche de l’Université de Montréal, de Normand Brais, un entrepreneur québécois, et d’Alex Cable, pdg de l’équipementier américain Thorlabs. C’est d’ailleurs cette dernière entreprise qui fabriquera et distribuera la technologie mise au point par la start-up.
La technologie de Castor, un coupleur de fibre optique, permettrait à un système d’OCT de capter 100 fois plus de lumière. Pour ceux qui n’ont aucune idée de quoi il s’agit, notez qu’un système OCT est un instrument médical qui permet de prendre des images à l’intérieur du corps d’un patient, en y introduisant une seule fibre optique. Entre autres choses, l’OCT a le potentiel de détecter de manière précoce les cancers du poumon et de l'œsophage.
« Les OCT dotés des fibres optiques de Castor vont offrir une fonctionnalité supplémentaire qui permettra d’améliorer la détection précoce, d’appliquer de meilleurs traitements, et d’effectuer un meilleur suivi », explique Caroline Boudoux, co-présidente de Castor Optics.
La chercheuse, qui a fait son doctorat au MIT après avoir complété un baccalauréat en ingénierie physique à l’Université Laval, avait participé au développement de l’OCT, qui n’a fait son entrée dans les hôpitaux que dans les années 2000. Brillante, elle fait mentir Jeff Hammerbacher, cet employé de la première heure de Facebook qui avait noté que les esprits les plus brillants de sa génération réfléchissaient aux moyens d’inciter les gens à cliquer sur des publicités.
Contrairement à de nombreux fondateurs de start-ups, Caroline Boudoux ne rêve pas tant à frapper le gros lot qu’à innover : « Notre ambition, c’est que notre coupleur se rende à l’hôpital le plus rapidement possible, explique-t-elle. Univalor nous a présenté de gros joueurs du secteur médical, mais on est venu à la conclusion que la route la plus directe pour l’amener au patient, c’était de créer Castor. »
Même si la technologie développée par Castor Optics n’est pas facile à expliquer au non-initié, la start-up constitue un vent de fraicheur. En effet, dans un monde où on peut lever du financement en créant une application mobile quelque peu futile, Castor Optics nous rappelle qu’il y encore des start-ups qui pratiquent l’innovation avec un grand «I».