[Photo : Bloomberg]
BLOGUE. Le cofondateur de Twitter, Christopher Isaac Stone, mieux connu sous le nom de Biz Stone, a donné une conférence devant la chambre de commerce de Montréal ce mercredi. Il a beaucoup parlé de son enfance, mais aussi, de celle de Twitter, un projet secondaire à ses débuts… qui devrait franchir la barre des 500 millions d’utilisateurs aujourd'hui.
Le jeune Biz et la fabrication d’opportunités
Dans le cadre de sa conférence, Biz Stone a relaté quelques anecdotes de jeunesse qui semblent sorties d’un livre de motivation. Dans l’une d’entre elles, Stone explique comment, une fois arrivé à l’école secondaire, il a réussi à joindre une équipe sportive malgré qu’il n’ait jamais pratiqué de sport d’équipe auparavant.
Rejeté des équipes existantes, ne serait-ce que parce qu’il ne connaissait aucun de leurs règlements, il a eu l’idée de créer une équipe de crosse. Son école ne s’y opposait pas, pourvu qu’il trouve un entraineur et assez d’élèves voulant en faire partie : « J’avais autant de chance que les autres de réussir à ce sport, car mes camarades n’en connaissaient pas plus que moi les règlements; je suis même devenu le meilleur joueur de l’équipe», a relaté Biz Stone.
Twitter est inutile… comme la crème glacée
Si Biz Stone croit qu’il ne faut pas attendre les opportunités, mais les susciter, il ne croit pas qu’on puisse prévoir ce qui nous attend. D’ailleurs, il n’avait pas le moins du monde planifié le succès de Twitter, dont la création est presque un accident de parcours. En fait, il a davantage cru dans le succès d’un autre projet, Odeo, qui misait sur la baladodiffusion… avant qu’iTunes ne fasse qu’une seule bouchée de ce créneau.
Biz Stone a expliqué avoir eu un coup de cœur pour Twitter, développé en à peine deux semaines, alors qu’il était en train de faire des rénovations chez lui. Tout en sueur, alors qu’il constatait qu’il avait davantage endommagé que rénové, il a lu un microbillet d’Evan Williams, cofondateur de Twitter, qui se traduit comme suit : « En train de siroter un Pinot Noir après un massage à Napa Valley». Stone explique avoir aimé lire ce message et s’être rendu compte qu’il fallait miser sur le développement de Twitter.
Twitter n’a toutefois pas été accueilli comme une révélation par le public et les investisseurs, qui trouvaient le service tout à fait inutile. Biz Stone a expliqué qu’il était à l’aise avec l’idée de développer un produit inutile, pourvu que ses utilisateurs l’apprécient : « La crème glacée est inutile. Est-ce qu’on devrait l’interdire pour autant ? », a-t-il fait valoir.
On ne peut pas tout prévoir
À mesure que le site a gagné en popularité, Twitter est devenu de plus en plus utile… et a eu un impact social de plus en plus important. En 2009, bien avant le Printemps arabe, Twitter a été instrumental dans la révolte qui a secoué la Moldavie. Ce jour-là, Stone relate être arrivé au bureau et avoir été stupéfait de constater qu’il avait reçu une grande quantité de courriels de journalistes de partout dans le monde : « Ils me posaient tous la même question. Ils voulaient savoir quel rôle j’avais joué dans la révolte de Moldavie. En vérité, avant de faire la recherche sur Internet ce jour-là, je ne savais pas même où ce pays se situait. »
Biz Stone a malgré tout expliqué être fier d’avoir aidé l’humanité à évoluer grâce à la technologie. Pour ce faire, il a soutenu qu’il faut certes innover, mais qu’il faut également ne pas craindre de faire de la place aux imprévus.