Vendre en mai durant les années d’élection américaine
On ne va pas le rappeler, mais nous sommes dans une année électoral américaine. Et si l’on observe la période de mai à octobre durant ce rendez-vous avec le peuple, le S&P 500 a tendance à bien se comporter.
En fait, l’indice préféré des Américains progresse dans 78 % du temps durant cette période depuis 1950.
Après un début d'année électorale en fanfare, le marché boursier américain a tendance à retrouver son élan vers la fin du deuxième trimestre et continue généralement d'afficher de bonnes performances jusqu'à la fin de l'année.
Pourquoi y a-t-il des failles à la théorie ?
Cette théorie a cependant des failles. Le plus souvent, les actions ont tendance à enregistrer des gains tout au long de l'année, en moyenne, et donc vendre en mai ne fait généralement pas beaucoup de sens.
L'histoire montre que le coût d'opportunité lié à la sortie et à la rentrée périodique sur le marché peut être important.
De plus, la facilité de suivi de vos investissements (par rapport à il y a des décennies, lorsque cette théorie du calendrier a été créée) signifie qu'il est possible de surveiller plus facilement le marché et d'apporter des modifications à vos investissements si nécessaire à tout moment de l'année.
Enfin, il faut aussi rappeler que les rendements ont beaucoup varié, non seulement entre les périodes de novembre à avril et de mai à octobre, mais aussi à l'intérieur de ces périodes.
Plutôt songer à la rotation ?
Comme noté préalablement, depuis 1990, le S&P 500 a gagné en moyenne environ 2 % entre mai et octobre. En comparaison, le gain moyen est d'environ 7 % de novembre à avril.
En affinant la théorie, on peut cependant trouver des éléments intéressants.
Cette surperformance a été observée non seulement pour les actions à grande capitalisation, mais aussi pour les actions à petite capitalisation et les actions « mondiales ».
Selon le CFRA, depuis 1990, on observe une nette divergence de performance entre les secteurs entre les deux périodes - les secteurs cycliques dépassant aisément les secteurs défensifs, en moyenne, pendant les « six meilleurs mois » de l’année.
Les secteurs de la consommation discrétionnaire, de l'industrie, des matériaux et de la technologie ont notamment surperformé le reste du marché de novembre à avril. En revanche, les secteurs défensifs ont surpassé le marché de mai à octobre au cours de cette période.
À partir de ces observations, CFRA a créé un indice de rotation saisonnière à pondération égale en avril 2018.
De plus il est important de reconnaître que les tendances boursières calendaires telles que « vendre en mai » ne tiennent pas compte du caractère unique de chaque période : l'environnement économique, le cycle économique et le marché qui différencient le présent du passé.
Synthèse
Les adages boursiers pullulent dans les salles de marché et sont souvent exagérés. Cependant en allant un peu plus loin on peut constater qu’il y a de nombreux enseignements à en tirer. Ces enseignements pourraient nous aider à mieux interpréter cette deuxième partie de l’année et dissiper quelques nuages de début d’année. Enfin, nous répétons une nouvelle fois ici qu’il convient d’observer l’évolution du marché à moyen / long terme ce qui permettra d’enlever un certain stress.
Ce texte est tiré de l’infolettre quotidienne de John Plassard, gracieuseté de Mirabaud
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