Photo: Mathieu Lavallée
BLOGUE. SNC-Lavalin vient de choisir son nouveau chef de direction : Robert G. Card, un haut dirigeant américain d’une entreprise d’ingénierie et de construction, qui vient pour l’instant mettre fin à une longue tradition de bilinguisme à la tête du fleuron québécois.
À l’assemblée annuelle de SNC-Lavalin, au mois de mai, on avait posé la question : « Votre recherche de chef de direction est internationale, quelle est la probabilité qu’il vienne du Québec? ».
Derrière cette question se profilait l’historique de direction de la société au cours des dernières années avec des noms tels que Bernard Lamarre (à l’époque de Lavalin), Jacques Lamarre et Pierre Duhaime.
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Réponse du président du conseil de SNC, Gwyn Morgan : il n’y a pas de critères de sélection prédéterminés, « si ce n’est qu’il soit capable de parler au moins les deux langues officielles ».
La lecture du communiqué de presse annonçant la nomination de monsieur Card permet de voir que le conseil a décidé de passer outre au prérequis. « Mon épouse Nancy et moi-même sommes heureux de déménager au Québec et particulièrement d’apprendre le français, afin de conserver vivant un héritage faisant partie intégrante de cette entreprise mondiale. Montréal, ville cosmopolite ouverte sur le monde, est un endroit parfait pour un siège social international », dit Bob Card à l’intérieur du communiqué.
À l’évidence, SNC a très bien « briefé » son nouveau chef de direction sur les enjeux auquel il devra faire face dans les prochains mois. Il apparaît surtout très clair cependant que c’est le conseil d’administration de SNC qui parle par la bouche de monsieur Card lorsqu’il fait allusion à « Montréal, ouverte sur le monde ». Une façon de placer le cadre de discussion et de dire que le Québec doit être ouvert à ce que des étrangers dirigent ses symboles.
Faut-il être outré?