Photo: Les Affaires
BLOGUE. La ministre des ressources naturelles, Martine Ouellet, invitée au même party que le président de l'Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ), Lucien Bouchard. Tous se demandaient comment la chose se déroulerait. Au final, une amorce de réconciliation intéressante, mais qui semble fort fragile.
Au lendemain du 4 septembre, Martine Ouellet avait critiqué la composition du comité chargé de l'étude environnementale stratégique sur l'impact des gaz de schiste et soumis que le tout devrait être renvoyé devant le BAPE. Elle avait aussi indiqué qu'elle ne voyait pas le jour où l'exploitation des gaz de schiste serait sécuritaire.
Ces déclarations lui avaient valu une sortie de monsieur Bouchard, qui lui reprochait de semé la confusion et demandait si le gouvernement avait déjà décidé d'imposer un moratoire sur l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste peu importe les résultats des études en cours.
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Lundi, devant l'APGQ, madame Ouellet a fait preuve de plus de diplomatie, en parlant "de la nécessité de développer avec l'industrie un dialogue franc, ouvert et soutenu".
Monsieur Bouchard a dit trouver ses propos encourageants et a rapidement appuyé sur ce passage de l'allocution. Il a entre autres dit y voir une volonté d'apprécier les questions de fond et a parlé de la nécessité d'obtenir des "faits objectifs".
Pour qui réécoute bien l'allocution de la ministre, il est intéressant de noter que la déclaration sur la "nécessité de développer avec l'industrie un dialogue franc, ouvert et soutenu" visait un ensemble plus large que la question du gaz de schiste. Elle englobait aussi le volet pétrolier et s'inscrivait dans le développement d'une politique énergétique globale du Québec. Madame Ouellet s'était quelques minutes auparavant montrée nettement plus ouverte à la réalisation des projets pétroliers de Old Harry et de ceux de la Gaspésie et d'Anticosti. Elle a notamment insisté sur le besoin de réduire notre dépendance au pétrole étranger.
On notera aussi que, sans aller aussi loin que la première fois, elle n'a jamais dit que la fameuse étude stratégique environnementale serait menée à terme (automne 2013). Elle a plutôt indiqué que le ministre de l'environnement, Daniel Breton, serait interpelé sur la suite à lui donner.
Il n'est pas clair si monsieur Bouchard a compris que cette étude serait menée à terme.
En point de presse, madame Ouellet a précisé qu'elle voulait avoir l'ensemble des informations, mais que c'est son collègue de l'environnement qui déterminerait le format.
Elle a ajouté que le gaz de schiste québécois était situé dans la Vallée du Saint-Laurent, là où se trouvent une forte densité de population et un développement agricole et touristique. Puis elle a répété, qu'à son avis, il y avait là un haut risque.
Bref, on est ressorti avec l'impression que la réconciliation pourrait peut-être tenir sur le volet pétrolier, mais qu'au prochain party, la discussion sur le gaz de schiste ramènerait le schisme.