Dieu entre dans le débat
Alors que la discussion piétine, une nouvelle voix vient cependant de s'ajouter, qui pourrait peut-être la faire évoluer.
En Angleterre, l'Église anglicane est à aviser les sociétés dont elle est actionnaire qu'elle votera contre les politiques de rémunération dont les bonis sont de plus de quatre fois le salaire de base.
"L'Église existe pour répandre l'Évangile et l'Évangile prêche la justice pour tous. C'est pourquoi notre comité d'éthique croit que les individus doivent être payés ce qu'ils valent, mais pas plus que cela", disent les représentants de l'organisation.
"Nous sommes préoccupés par l'enjeu de la rémunération excessive et croyons que les forfaits de rémunération de plusieurs hauts dirigeants vont au-delà de ce qui est soit requis, soit équitable", ajoutent-ils.
Plusieurs cas chez nous
Le portefeuille de l'Église anglicane est évalué à 8,7 G $ US. Ce n'est pas énorme en comparaison des 150 G $ de la Caisse de dépôt et c'est géographiquement assez éloigné d'ici.
Cela ne veut pas dire que l'on ne devrait pas se sentir interpellé (pour ne pas dire appelé). En fait, si vous êtes à la tête d'un fonds éthique, vous devriez commencer à réfléchir.
Quelques vérifications au hasard permettent en effet de voir que l'Église anglicane serait au bâton à plusieurs assemblées annuelles si le cœur de ses placements était au Canada.
Le grand patron de Yellow Media, Marc Tellier, a touché en bonus l'an dernier 10,8 fois son salaire de base. Richard Waugh, de la Scotia, a touché 8,8 fois son salaire, Gordon Nixon, de la Royale, 7,88 fois, Edmund Clark, de la TD, 7,6 fois, Claude Mongeau, du CN, également 7,6 fois.
Un peu plus bas, mais toujours au-dessus de la marque, Nadir Mohamed, de Rogers, a fait 6,8 fois son salaire, Louis Vachon, de la Nationale, 6,35 fois, Pierre Duhaime, de SNC, 5,80 fois, et Pierre Beaudoin, de Bombardier, 4,97 fois.
Des nuances