Quelle est cette nuance?
La nuance est que Québec demande à ce qu'on adopte le rapport D'Amours avec la formule de capitalisation améliorée (la nouvelle méthode de calcul du déficit) sans rien y changer. Monsieur Labeaume dit que des experts (le comité D'Amours) ont réfléchi et qu'ils savent ce qu'ils font.
Montréal, de son côté, est d'accord avec le principe, mais dit que son implantation doit être modulée. La position de la Ville n'est pas claire à ce sujet. Faudrait-il amortir le déficit sur une plus forte période, ou encore être un peu plus optimiste sur les hypothèses de rendement futur? Les deux à la fois? On ne sait pas.
Ce qui est clair, c'est qu'elle cherche à abaisser la charge annuelle du déficit des régimes, de manière à pouvoir maintenir sa cotisation au niveau actuel et en demander le moins possible aux syndiqués.
Où est la meilleure approche?
Il est difficile de parler pour la Ville de Québec, dont on n'a pas creusé suffisamment l'état de situation.
On voit mal cependant comment on ne pourra pas adoucir la méthode de capitalisation améliorée, comme le suggère Montréal.
Si on ne le fait pas, que l'on applique à la métropole l'approche Labeaume ou encore l'approche maison, les demandes de concessions aux syndiqués (en coûts supplémentaires et avantages abandonnés) représentent annuellement plus de 8,5% du budget. Ce sont des gains trop importants, que ne voudront pas laisser aller les salariés.
En fait, même avec une méthode de calcul ou de renflouement du déficit plus accommodante, il n'est pas sûr que l'on puisse abaisser suffisamment le poids des concessions nécessaires pour régler à l'amiable.
Depuis le début de cette histoire, on revient chaque fois au même constat: la probabilité est élevée que le gouvernement du Québec devra intervenir par loi spéciale pour préciser les parts de renflouement que devront supporter les villes et les syndicats.
SUIVRE SUR TWITTER: F_POULIOT