Que fera l'économie cette année?
Les derniers mois ont réchauffé notre sentiment sur les perspectives économiques nord- américaines.
On dit «réchauffé», il ne faut pas y voir davantage. Les Bourses ont commencé l'année en force à la faveur de l'entente pour éviter le mur budgétaire. Normal. L'accord reconduit des allègements fiscaux qui, s'ils avaient expiré, auraient plongé l'économie américaine en récession. Cela dit, il met fin à un certain nombre de cadeaux, ce qui viendra retrancher de la croissance au PIB américain. La maison Charles Stanley estime que chaque salarié gagnant plus de 50 000 $ US paiera au moins 1 000 $ d'impôt de plus par année.
Le Congressionnal Budget Office (CBO) estimait en août que, si rien n'était fait, le PIB américain aurait reculé de 0,5 %. L'organisme doit prochainement revoir ses projections. De façon intérimaire, il indique toutefois que, si l'on reprenait les projections ayant cours au mois d'août, le PIB réel avancerait en 2013 de 1 %.
Il se pourrait bien que la prévision à venir du CBO soit plus optimiste. Le PIB américain au troisième trimestre a connu une croissance nettement supérieure aux attentes (+ 3,1 %).
L'embellie semble toutefois en bonne partie attribuable à une hausse des stocks, et il ne serait pas étonnant qu'au quatrième trimestre on retrouve une croissance nettement plus faible (autour de 1,6 %, selon Capital Spectator).
Au final, on tablerait sans doute pour un PIB réel 2013 se situant autour de 2 % aux États-Unis. Idem pour le Canada, qui marchera au même rythme.
Ce n'est pas très fort, mais c'est suffisant pour permettre aux bénéfices de croître.
Que feront les bénéfices ?
Aux États-Unis, le consensus Bloomberg fait état d'une progression des bénéfices du S&P 500 de 10,2 % en 2013 et de 11,4 % en 2014.
Au Canada, les économistes prévoient une progression de 16,3 % en 2013 et 11 % en 2014.
Ces consensus semblent optimistes. En 2012, lorsque tout aura été rapporté, les bénéfices du S&P 500 devraient normalement avoir augmenté de 3,8 %. Dans un contexte où le PIB aura progressé d'un peu plus de 2 %.
On se rabattrait plutôt sur les consensus de Thomson Financial Reuters, qui, compte tenu de ce qui précède, semblent aussi un brin optimistes. Ils prévoient une croissance du bénéfice américain de 6 % en 2013 et de 6,8 % en 2014. Avec un multiple de 14 (1 point sous la moyenne historique de 15) appliqué à un bénéfice de 108 $ US (2013), on obtient une cible de 1 512 points pour le S&P 500.
En optant pour une croissance similaire des bénéfices au Canada (6 %) et en appliquant le même multiple de 14, on obtient une cible pour le TSX à 12 094 points.
Ce qui fait qu'aux États-Unis, la Bourse devrait croître de 6 %, et au Canada, être stable ou en léger recul.
«Heureux celui qui lit, heureux ceux qui écoutent les paroles de cette prophétie et qui gardent les choses qui y sont écrites.» (Apocalypse, 1,3).
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