L'erreur de Québec et Laval
Le projet de transaction Groupe CH/Spectra survient quelques jours après que Québecor ait annoncé l'acquisition de Gestev, un autre groupe d'événements, dans la région de Québec.
Bien que cette dernière transaction soit plus modeste, les deux événements illustrent l'erreur sociale que l'on a peut-être commise en réclamant que les pouvoirs publics ne soient pas seuls à s'impliquer dans la construction de nouvelles infrastructures artistiques et de loisirs.
En donnant des exclusivités de gestion longue durée à Québec et Laval, moyennant une mise de fonds dans les nouveaux amphithéâtres, les administrations municipales viennent de jeter les assises de potentiels monopoles culturels dans les deux principaux centres artistiques du Québec.
Prendre les infrastructures totalement au compte public aurait peut-être coûté un peu plus cher, mais aurait structurellement laissé ouvert l'accès aux grandes salles de spectacles. Avec l'augmentation de l'offre culturelle et de loisirs à venir, les croissances visées par evenko et Québecor, et le portefeuille plus ou moins élastique de la clientèle, il n'est pas clair qu'il en restera à terme beaucoup pour accueillir des artistes et promoteurs qui ne se sentiraient pas à l'aise dans les genres ou les façons de faire réclamées par le futur duopole.
Quand on n'a pas accès aux infrastructures, on peut longtemps demeurer underground. Ou y retourner assez vite si l'on se brouille avec un groupe, après avoir offensé l'autre parce qu'on ne l'avait pas initialement choisi.
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