Il est vrai que sans cette annonce, l'industrie éolienne, qui compte 5000 emplois, dont 2300 liés à la fabrication d'équipements, était en danger de très forte attrition.
La probabilité de succès de l'opération de sauvetage est cependant onéreuse et hautement aléatoire.
Il n'y a aucune garantie que les trois grands manufacturiers - GE, Enercon et REpower – continueront de produire au Québec, si, après l'appel d'offres de 800 MW, il n'y a plus de contrats à obtenir ici. On reluque sans doute les États-Unis, mais le marché éolien est lui aussi en difficulté là-bas alors que les producteurs d'électricité au gaz naturel sont avantagés côté coûts.
Les manufacturier américains étaient venus s'approvisionner ici parce qu'une partie des équipements devaient être produits au Québec pour qu'ils puissent se qualifier. Non pas pour y développer de l'expertise.
Dans ce contexte, il serait plutôt étonnant que ces joueurs choisissent de faire du Québec une plaque tournante de production. Québec semble en être conscient et fait allusion au renouvellement du parc éolien québécois qui doit s'amorcer en 2025. C'est un espoir de relais, mais il reste à voir s'il y aura suffisamment de nouveaux équipements pour que les exigences actuelles de contenus québécois puissent être reconduites.
Le risque semble important que l'industrie éolienne manufacturière ne s'amincisse significativement dans quelques années. Et elle aura coûté cher au trésor public.
C'est pourquoi l'on est assez fortement convaincu que Québec vient de commettre une erreur.