La suite des choses?
La balle est maintenant dans la cour du CRTC. Avec l'approbation du Bureau de la concurrence, quelque chose nous dit que l'affaire est dans le sac. Du moins en ce qui concerne le Québec.
Comme on le voit, Bell abandonne peu, mais sa part de marché de 23% est nettement plus faible que le seuil de 35% qui, selon la politique du CRTC, doit déclencher un examen plus important.
En fait, on peut même se demander si la porte ne vient pas de s'ouvrir à nouveau pour une acquisition de V télé.
L'an dernier, la part de marché de V était réputée être autour de 8%. Cela porterait à 31% la présence de Bell chez l'auditoire francophone. La part de marché du côté anglophone dans le projet actuel est à 35,7%. Si jamais le CRTC approuvait pour le Canada anglais, il lui serait difficile de ne pas accorder plus tard son imprimatur à Bell pour V au Canada français.
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On ne peut s'empêcher en terminant de noter qu'il manque un critère de réflexion à la fois au Bureau de la concurrence et au CRTC: l'impact de la concentration culturelle.
Les grilles d'analyse ne s'attardent malheureusement qu'à l'impact pour les distributeurs et les consommateurs de radio ou de télé. Ce qui se joue actuellement est beaucoup plus large. Les autorités cautionnent la consolidation de leviers promotionnels entre peu de mains. Ces mêmes mains sont en train de lentement prendre le contrôle des scènes culturelles dans la province. Québecor aura bientôt un nouveau Colisée et les clefs de la culture dans la région de Québec. Evenko, filiale de Bell, détient 34% de l'auditoire de spectacles au Québec. Elle a déjà le centre Bell et aura bientôt un nouvel amphithéâtre à Laval. Toute entreprise capitaliste étant condamnée à la croissance, ce n'est qu'un début.
Plus de réflexion serait ici nécessaire, mais bien peu s'interrogent.
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