Les riches pourraient décider de l'avenir du conseil des ministres

Publié le 20/09/2012 à 09:29, mis à jour le 20/09/2012 à 09:29

Les riches pourraient décider de l'avenir du conseil des ministres

Publié le 20/09/2012 à 09:29, mis à jour le 20/09/2012 à 09:29

Sur quoi le gouvernement pourrait-il tomber?

La probabilité que le gouvernement tombe en raison d'un faux pas financier apparaît donc assez faible.

Le nouveau conseil des ministres pourrait n'être menacé que par un profond désaccord philosophique ou idéologique.

Sur la hausse des frais de scolarité? C'est 150 M$ par année, ce qui n'est pas majeur et les partis politiques ont bien appris qu'il est difficile de prendre le pouvoir en faisant de ce dossier un enjeu.

Sur le gel des tarifs patrimoniaux d'électricité? C'est une mesure significative de près de 1 G$ qui permettait de renflouer de la dette et faire un pas vers l'équilibre en tenant compte des immobilisations. Mais la probabilité de gagner une élection sur une hausse de tarifs est assez faible.

Sur la hausse des redevances minières? C'est probablement une mauvaise chose, mais l'opinion publique y semble favorable.

Sur la culture? Tous les programmes des partis ont des mesures culturelles.

Sur la hausse d'impôt des riches et l'imposition du gain en capital?

Curieusement, cette question n'a pas soulevé l'adhésion populaire à laquelle on se serait attendu. Comme si, idéologiquement, une bonne partie de la population considérait qu'on a atteint une juste limite sur ce qui est demandé aux plus nantis et devenait mal à l'aise avec la mesure. Les 140 000 salariés touchant plus de 130 000$ représentent moins que 2,5% de la population, mais fournissent déjà le tiers de l'impôt des particuliers.

La désapprobation a pendant ce temps été assez bien sentie du côté de la hausse de 50 à 75% de la portion imposable du gain en capital, une mesure qui ne touche pas uniquement les plus riches.

La CAQ veut aussi hausser l'imposition du gain en capital, mais elle pourrait tout de même se mettre en campagne en disant que son programme n'alourdissait pas le fardeau des plus riches (une mesure de 610 M$) et déchargeait celui de la famille moyenne. Idem pour les libéraux.

C'est donc ici que pourrait peut-être s'amener la bataille la plus sérieuse. Mis à part ce motif, on ne voit pas trop quel autre appui pourrait justifier un retour aux urnes. Et comme on hésitera probablement à jouer la carte des riches, ce nouveau conseil des ministres pourrait bien survivre au-delà du premier budget.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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