Les dessous de l'affaire
Les dessous de l'affaire sont moins clairs que ses à-côtés. Mais on commence peut-être à comprendre un peu mieux pourquoi, depuis 2008, Osisko et Goldcorp ont été si souvent en discussions sans jamais conclure.
Le chef de la direction financière d'Osisko, Bryan Coates, nous confiait lundi que sa société cherchait notamment à être associée au développement du prometteur gisement Éléonore, propriété de Goldcorp depuis 2006.
Situé à 450 km au nord de Rouyn, ce gisement est tout aussi intéressant, sinon plus encore, que celui de Malartic. À terme, les deux doivent chacun produire près de 600 000 onces d'or par année.
Comment Osisko voulait-elle être associée à ce développement?
En restant Osisko, mais en devenant opératrice d'Éléonore après avoir acheté une participation dans la mine? En devenant opératrice moyennant redevances après que Goldcorp ait pris une participation dans Osisko? Ou simplement en s'assurant que son personnel soit utilisé à cette fin après que Goldcorp l'ait acheté à un prix raisonnable?
Le fait que trois fois Goldcorp ait tenté d'acheter Osisko en s'adressant au conseil donne à penser que la troisième option était celle examinée. Mais il y a un épais brouillard. Et monsieur Coates n'a pas voulu en dire plus.
Il ne s'est pas retenu toutefois pour parler de l'objectif d'Osisko de construire un siège social minier d'importance au Québec, en recherchant notamment des actifs québécois qui pourraient créer des synergies.
Osisko est composée en grande partie d'anciens employés de Cambior, le fleuron minier québécois, qui était tombé au combat en 2006 (acheté par Iamgold).
Au-delà de l'insuffisance financière de l'offre de Goldcorp, ce volet patriotique n'est vraisemblablement pas étranger aux tensions entre les deux sociétés.
La suite des choses
Quelle sera la suite des choses? Le Québec est-il sur le point de perdre son seul siège social minier d'importance?
C'est fort probable. Il y a peu de chances que des investisseurs institutionnels se livrent à une guerre de prix pour une société du secteur minier. Il y a trop de risques. Une autre entreprise, peut-être, mais ça ne changerait pas le résultat.
Restons tout de même à l'antenne. Monsieur Coates continue de soutenir que toutes les possibilités sont sur la table, et précise que son organisation est habituée à l'adversité. "On a levé 1 G$ pour Malartic, déplacé 20% de la ville. Il reste encore pas mal de vigueur en nous", a-t-il dit.
On saura d'ici six semaines.
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