Le chef de la CAQ, François Legault, a talonné mardi le premier ministre sur son intention de relancer les projets de mini-centrales hydro-électriques. Il a raison de s'interroger.
La relance de ce programme est l'une des surprises qui se trouvaient dans le discours inaugural de Philippe Couillard.
On ne connaît pas encore exactement les détails du projet, mais, en février 2013, la ministre des ressources naturelles de l'époque, Martine Ouellet, avait annoncé l'abandon du programme des mini-centrales. Celui-ci devait venir ajouter 50 MW d'électricité au parc de production actuel.
En chambre, monsieur Legault a interrogé le premier ministre sur le coût de cette relance, et comment il pouvait la justifier alors qu'il plaide depuis plusieurs semaines qu'il faut faire des choix et apprendre à dire non.
Monsieur Couillard a défendu sa décision en alléguant que les futures centrales allaient contribuer à soutenir les régions et des communautés, notamment des communautés autochtones. Il a précisé que les centrales seraient exploitées par des organismes à but non lucratif.
Le premier ministre a également indiqué que l'impact global des mini-centrales actuellement en fonction ne représentait que 0,2% des tarifs d'électricité.
Il est vrai que le parc d'électricité du Québec est de 40 000 MW et que 50 MW supplémentaires ne feront pas une grande différence sur les surplus d'électricité.
Mais le gouvernement (péquiste) du Québec a déjà commis une erreur il y a quelques mois en annonçant qu'il allait finalement aller de l'avant avec un nouvel appel d'offres pour l'éolien de 800 MW.
Cette électricité éolienne coûtera plusieurs dizaines de millions de dollars aux citoyens du Québec parce que, comme celle des mini-centrales, elle coûte plus cher à acheter que celle offerte sur le marché. Et qu'on n'en a pas besoin.
Dans le contexte budgétaire actuel, la décision du gouvernement est vraiment curieuse. Il faisait déjà plus que sa part avec l'initiative éolienne pour soutenir les régions. Il n'y avait pas lieu d'aller plus loin, avec des initiatives qui ne bénéficieront d'ailleurs encore une fois qu'à seulement quelques communautés. D'autant que ces initiatives viennent ajouter du poids fiscal sur les épaules des contribuables. Un poids modeste il est vrai, mais dont la justification manque de force.
Il ne s'agit pas de dire qu'il faille aussi annuler le programme éolien, comme le demande la CAQ. Un engagement a été pris pour soutenir l'industrie éolienne, et, une fois cet engagement pris, il y a lieu de le respecter. C'est une question de confiance dans les relations d'affaires et dans la parole du gouvernement.
Il serait cependant temps que celui-ci cesse de justifier le maintien de l'éolien par l'importance d'avoir des surplus comme outil stratégique. On était déjà en surplus d'électricité avant l'annonce sur les éoliennes. À quoi bon en ajouter avant même de savoir si cette stratégie attirera vraiment durablement des entreprises?
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