La situation est un peu différente.
Steve Jobs est sans doute aussi charismatique (d'un tout autre genre cependant), mais le trait de personnalité n'a eu que peu d'impact sur les rendements d'Apple au cours des dernières années.
C'est plutôt sa vision et son leadership qui ont fait le succès de la compagnie.
"Bah, pas si important la vision: lors de la dernière absence de Steve Jobs (six mois, en janvier 2009), le titre d'Apple a pris 60%", diront certains.
À court terme, peut-être. En 1985, Jobs avait cependant été évincé d'Apple, et n'y était revenu que douze ans plus tard. La compagnie nageait alors en eaux troubles. Sans son retour, elle n'existerait peut-être plus aujourd'hui.
C'est cette vision qu'il faudra remplacer chez Apple.
Contrairement à Buffett, Jobs n'est pas irremplaçable. Mais dans un monde en rapide évolution comme celui des technologies, il y aura peu de place pour l'erreur dans le choix de son successeur.
Dans l'intérim, Apple est pour l'instant en voiture, comme en font foi ses résultats de mardi (6,43$ US par action alors que le marché attendait 5,40$ US).
Le iPhone et le iPad sont sur une jeune lancée, avec une longueur d'avance sur la concurrence.
Beaucoup débattent aujourd'hui de la suffisance du niveau de divulgation quant à l'état de santé de monsieur Jobs. A-t-il de nouveaux problèmes de foie? Ou assiste-t-on à une nouvelle attaque de son cancer? La première situation étant présumée moins dommageable que l'autre. C'est un débat qui n'a pas vraiment de pertinence. L'absence de monsieur Jobs ne devrait pas trop se faire sentir en 2011, ni probablement en 2012. Un investisseur a aujourd'hui suffisamment d'information pour savoir ce qu'il doit faire avec ses actions à court et moyen terme.
C'est après que les choses sont incertaines.