À long terme, c'est moins clair
Pour un actionnaire à long terme, il n'est cependant pas si sûr que le plan de match de Maple soit plus créateur de valeur que celui de Londres.
Certes, Maple a quelques avantages. Elle bénéficiera éventuellement de l'élimination de la concurrente Alpha. Elle aura alors un quasi-monopole sur le marché des actions canadiennes. Elle devrait aussi bénéficier de la fusion de la chambre de compensation de la Bourse de Montréal (produits dérivés) et de celle de CDS (actions et obligations).
Du côté des inscriptions, le plan de match de Londres pour attirer de nouvelles sociétés à Toronto et Londres est cependant plus clair et probablement plus porteur. Il est difficile de prédire l'ampleur des résultats, mais il serait étonnant que la création d'une bourse mondiale spécialisée dans les ressources n'attire pas plus d'inscriptions.
La différence pour l'investisseur à long terme réside cependant surtout dans le fait qu'il est peu probable que Maple Group fasse un jour l'objet d'une OPA. La nécessité maintes fois proclamée par les acteurs de Maple de conserver les bourses sous juridiction canadienne rend pratiquement impossible un tel scénario. Tous les grands joueurs canadiens sont en outre déjà dans Maple.
À l'inverse, les probabilités sont assez importantes qu'une bourse Toronto-Montréal/Londres fasse l'objet d'une nouvelle OPA. À prime.
C'est pour cela que l'on dit qu'il n'est pas si évident qu'à long terme l'offre de Maple est supérieure.
Et pour le Montréal collectif?
À première vue, léger avantage Londres, puisqu'elle veut faire de Montréal la plaque tournante du développement du produit dérivé. Mais cet avantage est vite contrebalancé par le risque associé à une éventuelle OPA dans quelques années. La probabilité de perdre tout ce qui aurait été bâti ici est assez élevée.
C'est pourquoi l'intérêt du Montréal collectif apparaît tout aussi bien servi par l'offre de Maple. On bâtirait peut-être moins, mais ce qui serait bâti aurait plus de chance de demeurer.