Le mandat est-il le bon?
Il s'est dit toutes sortes de choses sur le mandat de la commission. Certains craignent qu'elle n'accouche d'une souris, d'autres la voit redéfinir de fond en comble le rôle de l'État (envahissement du privé, imposition de tarifs, etc.).
À court et moyen terme, aucune de ces craintes ne semble justifiée.
Il y a 3,2 G$ à trouver à court terme pour équilibrer les finances publiques et, cette fois, le gouvernement ne peut pas se permettre de rater la cible. Nous ne sommes pas 10 ans après l'instauration de la commission, mais à sa première année, ce n'est pas comme si on était déjà passé à plusieurs reprises dans le champ. La commission n'accouchera pas d'une souris.
Il serait aussi surprenant de la voir arriver avec des recommandations entraînant une redéfinition significative du rôle de l'État, du moins dans ses premiers rapports. Tout simplement parce que la Commission aura besoin de temps pour mener ses enquêtes et les valider au plan statistique. En santé par exemple, elle ne peut décréter de coupes dans un programme de soutien à domicile sans avoir analysé l'impact de cette coupe sur les coûts d'autres services hospitaliers. On ne peut non plus décréter qu'Investissement Québec est nettement trop engagée sans avoir fait enquête sur les autres sources de financement disponibles au Québec pour remplacer ce que l'on coupe. C'est beaucoup de temps d'analyse qui est nécessaire.
Laissons travailler la Commission et attendons ses recommandations. On pourra ensuite voir avec quelle force elles sont étayées, et retenir celles qui font, non pas unanimité, mais consensus.
Pour l'instant, on fait beaucoup de bruit pour rien.
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