La grande question
Au fur et à mesure que la campagne progressera, les questions des journalistes se feront plus spécifiques et l'on devrait pouvoir un peu mieux cerner où il loge sur ces thèmes.
La question qui nous intéresse le plus est cependant celle du début: le Québec peut-il à son avis faire l'indépendance en maintenant la totalité de ses programmes sociaux?
C'est la première fois que la question se présente sous cette forme. Dans le passé, il y avait des craintes sur le ressac économique d'une éventuelle déclaration d'indépendance, mais le trésor public semblait être en mesure d'encaisser plus de dette (comme en fait foi notre situation actuelle!).
La dette a bondi depuis la dernière récession et, peu importe l'angle d'observation, est la plus élevée au Canada (p. E-17 du dernier budget). Pendant ce temps, on peine à revenir à l'équilibre, avec une économie qui n'est pas en récession. La difficulté est telle, que les déficits prévus pour 2014-15 et 2015-16, qui devaient initialement légalement être remboursés sur cinq ans, le seront maintenant sur 12 ans.
Monsieur Péladeau est très au fait des difficultés qu'il y a à faire cheminer une entité lorsqu'elle est hypothéquée d'une dette importante. Il a brillamment réussi avec Québecor et Vidéotron. Les choses ont été tout autre avec Quebecor World, lorsque les syndicats bancaires ont refusé de faire tourner les prêts.
Comment envisage-t-il la situation?
Il ne s'agit pas de dire que le Québec serait incapable de traverser des turbulences financières. Il s'agit d'indiquer aux Québecois comment pourrait se faire ce passage. Parce qu'il est douteux que les finances publiques du Québec soient actuellement capables d'encaisser un ralentissement économique de l'ampleur de celui de 2008-2009 sans délestage.
Faudrait-il constituer dès maintenant un fonds de réserve pour la transition? À quelle hauteur? Pendant combien de temps?
Et de quelle façon: en haussant les impôts ou sabrant dans les programmes sociaux?
La parole est à monsieur Péladeau.
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