BLOGUE. On pourrait croire que le rebond éclair de 23 % du prix du pétrole brut à New York depuis le 4 octobre envoie un signal clair que l’économie américaine évitera une récession.
L’or noir a en effet rebondi plus fortement que le S&P 500 et le Dow Jones depuis que les Bourses ont touché un plancher le 3 octobre, dans le plus récent mouvement de repli.
Il ne faut pas sauter aux conclusions trop vite. « C’est avant tout un mouvement mené par des achats à court terme de la part de spéculateurs », explique Carl Larry, directeur de la recherche chez Blue Ocean Brokerage, rapporte le Wall Street Journal.
Certains investisseurs qui avaient misé sur la faiblesse de l’économie et du pétrole en vendant l’or noir à découvert, rachètent fébrilement du pétrole afin de couvrir leur position et d’éviter d’autres pertes.
« Ce n’est pas un investissement pour profiter d’une embellie économique. C’est un achat pour sortir du pétrole », dit M. Larry, qui dit s’attendre à ce que la remontée du pétrole prenne fin au cours atteint en juillet, soit 96 $ US le baril.
Le contrat à terme de décembre pour le pétrole brut à New York se négocie à 92,86 $ US le baril. Le contrat de novembre 2014 se négocie 90,74 $ US,
Le rebond du pétrole est amplifié par une baisse saisonnière plus importante que prévu des stocks de bruts aux Etats-Unis. Les raffineries américaines réduisent leurs importations de pétrole brut, car elles procèdent à l’entretien automnal de leurs installations.
Le pétrole est aussi pour certains investisseurs un moyen de miser sur la possibilité d’une nouvelle baisse du dollar américain si la Réserve fédérale instaurait une troisième ronde d’assouplissement quantitatif.
Trois gouverneurs de la Réserve fédérale se sont en effet prononcés en faveur d’une troisième campagne de rachat d’obligations, depuis une semaine, rapporte Ed Yardeni, président de Yardeni Research.
Le dollar américain avait faibli et le pétrole s’était apprécié, lors des deux premiers rachats d’obligations.