Des liquidités pour sauter sur des occasions et parer aux imprévus
Pour naviguer des eaux moins calmes, M. Mamdani gère avec encore plus de prudence et d’opportunisme que de coutume.
Le Fonds PH&N obligations à haut rendement s’est constituée une encaisse de 10%, soit de deux à trois fois la proportion habituelle.
«Ces liquidités peuvent à la fois servir à des rachats de parts de la part des investisseurs ou encore à l’achat d’obligations de sociétés mal évaluées», confie M. Mamdani.
Le gestionnaire privilégie les obligations de meilleure qualité et d’une échéance plus courte depuis un bon moment déjà, mais il aime aussi saisir les occasions que la volatilité fait surgir.
L’automne dernier par exemple, PH&N a rouvert pour quelques semaines son fonds d’obligations à rendement élevé aux nouvelles souscriptions pour la première fois depuis 2010. «Nous avons alors vu une occasion stratégique d’augmenter nos liquidités et une autre occasion tactique de cueillir des aubaines dans le secteur de l’énergie», explique M. Mamdani.
Les 500M$ récoltés ont servi à acheter des obligations du secteur de l’énergie malmenées pendant la chute du prix du pétrole, tels que Baytex Energy, Trilogy Energy, Precision Drilling ou Western Energy Services, en novembre, décembre et janvier.
Leurs obligations procuraient alors des rendements de 9 à 11%.
M. Mamdani a aussi profité des turbulences pour réduire davantage ses placements dans le secteur-refuge des télécommunications.
«Nous déploierons l’encaisse si d’autres occasions se présentent, en fonction de notre lecture de la conjoncture», dit-il.
Tant que l’économie tient bon et qu’elle donne aux sociétés la capacité financière de servir leurs dettes, M. Mamdani serait tenté de réinvestir son encaisse si l’écart entre le rendement des obligations de sociétés à haut rendement et celui ses obligations traditionnels augmentait de 2%.
«Pour mettre les choses en perspective, dans une récession, il n’est pas rare de voir les obligations de sociétés procurer un rendement de 10% supérieur à celui des obligations des gouvernements, parce que le recul des bénéfices augmente les craintes que les entreprises ne puissent plus s’acquitter de leurs obligations financières», indique-t-il.
Actuellement, le taux de défaillance des obligations de sociétés est de 2%, par rapport à une moyenne de 4 à 5% à long terme.
En général, le gestionnaire évite les transporteurs aériens, les détaillants, les producteurs de ressources ou de produits chimiques. «Ces industries sont sujettes à des accidents et à des défaillances plus fréquents».
Pas de bulle dans les actions