Raisons structurelles
M. Bradley attribue ce retard à la façon dont les produits financiers sont vendus au Canada.
Même si BMO et Royale offrent leurs propres FNB, ces banques ne les offrent pas en succursale, où bien des Canadiens se procurent leurs produits de placement.
L’achat et la revente de FNB exigent les services d’un courtier en valeurs mobilières.
Les FNB ne versent pas non plus de commissions de suivi aux courtiers et aux planificateurs qui prennent en charge les placements de leurs clients.
« Les comptes à honoraires gagnent de plus en plus d’adeptes, ce qui favorable aux FNB, mais les produits versant des commissions dominent encore le placement au Canada », écrit M. Bradley.
Le phénomène d’inertie, qui fait en sorte que les consommateurs sont lents à adopter de nouvelles habitudes, joue aussi son rôle.
La piètre performance des FNB de revenu fixe et des actions canadiennes l’an dernier, deux catégories populaires, a aussi refroidi l’appétit des investisseurs, croit aussi M. Bradley.
La hausse de 10 % à 5 milliards des achats des FNB offerts au Canada en 2013, masque toutefois une partie de la demande, indique Pat Chiefalo, de la Financière Banque Nationale.
De nombreux Canadiens ont en effet acheté des FNB américains directement aux États-Unis en dollars américains pour participer à la hausse des Bourses et du dollar américain.
Deux autres facteurs donnent aussi l'impression que le portrait est pire qu'il est. Le FNB qui investit dans l'or, le XIU, a perdu un milliard d'actif, tandis que les investisseurs étrangers ont retiré leurs billes du FNB canadien iShare MSCI Canada (EWC), explique M. Chiefalo.
M. Bradley croit toujours que les FNB prendront de plus en plus de place dans la gestion de patrimoine au cours de la prochaine décennie. « Le train est plus lent à démarrer que prévu. L’inertie et la rémunération des conseillers sont deux importants obstacles à franchir », conclut-il.