Les fonds négociés en Bourse devraient être le produit vedette de l’heure, maintenant qu’on en compte 300 de neuf fournisseurs.
Or, si ces fonds sont populaires parmi les commentateurs financiers et les blogueurs, ils récoltent moins d’argent en un an que les comptes intégrés des banques chaque mois, note Tom Bradley, président de Steadyhand Investment Funds, dans sa chronique du Globe & Mail.
En fait, M. Bradley s’étonne que leurs ventes ne décollent pas davantage.
C’est bien dommage parce que les FNB sont un rare placement qui offre au petit investisseur diversification, simplicité et transparence à aussi petit prix.
Qu’il soit critique des frais élevés et des rendements médiocres des fonds communs ou des comptes intégrés est tout à son honneur puisque M. Bradley est lui-même un gestionnaire de portefeuille qui gère activement ses placements pour le compte de ses clients.
Les FNB représentent seulement 6 % de l’actif total investi dans les fonds communs de placement et les FNB.
C’est bien peu quand on sait que la hausse boursière de 2013 et la popularité des marchés non canadiens auraient normalement favorisé les FNB.
Si le Canada suivait les proportions américaines, les ventes de FNB auraient dû être de 17 milliards en 2013 au lieu de 5 G$ US et leur actif total devrait atteindre 170 milliards au lieu de 63 G$.
Comparez par vous nous-mêmes : les fonds communs ont reçu 42 milliards de la part des investisseurs en 2013, 4 % de plus qu’un an plus tôt, rapporte l’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFIC).
Raisons structurelles
Raisons structurelles
M. Bradley attribue ce retard à la façon dont les produits financiers sont vendus au Canada.
Même si BMO et Royale offrent leurs propres FNB, ces banques ne les offrent pas en succursale, où bien des Canadiens se procurent leurs produits de placement.
L’achat et la revente de FNB exigent les services d’un courtier en valeurs mobilières.
Les FNB ne versent pas non plus de commissions de suivi aux courtiers et aux planificateurs qui prennent en charge les placements de leurs clients.
« Les comptes à honoraires gagnent de plus en plus d’adeptes, ce qui favorable aux FNB, mais les produits versant des commissions dominent encore le placement au Canada », écrit M. Bradley.
Le phénomène d’inertie, qui fait en sorte que les consommateurs sont lents à adopter de nouvelles habitudes, joue aussi son rôle.
La piètre performance des FNB de revenu fixe et des actions canadiennes l’an dernier, deux catégories populaires, a aussi refroidi l’appétit des investisseurs, croit aussi M. Bradley.
La hausse de 10 % à 5 milliards des achats des FNB offerts au Canada en 2013, masque toutefois une partie de la demande, indique Pat Chiefalo, de la Financière Banque Nationale.
De nombreux Canadiens ont en effet acheté des FNB américains directement aux États-Unis en dollars américains pour participer à la hausse des Bourses et du dollar américain.
Deux autres facteurs donnent aussi l'impression que le portrait est pire qu'il est. Le FNB qui investit dans l'or, le XIU, a perdu un milliard d'actif, tandis que les investisseurs étrangers ont retiré leurs billes du FNB canadien iShare MSCI Canada (EWC), explique M. Chiefalo.
M. Bradley croit toujours que les FNB prendront de plus en plus de place dans la gestion de patrimoine au cours de la prochaine décennie. « Le train est plus lent à démarrer que prévu. L’inertie et la rémunération des conseillers sont deux importants obstacles à franchir », conclut-il.