Écouter les entreprises au lieu des marchés
Mais ce qui frappait à la fin de 2014, c’est la confiance dont faisaient preuve les entreprises américaines, en dépit des turbulences mondiales.
Mieux vaut écouter les entreprises, aguerries par la crise de 2009-09, que les marchés.
Tour à tour, des entreprises telles que General Electric, 3M, CVS pour ne nommer que celles-là ont fourni de solides perspectives qui tranchent avec l’anxiété des marchés.
General Electric (NY, GE), le conglomérat qui devient de plus en plus industriel, mise toujours sur une hausse d’au moins 10% des bénéfices de son secteur industriel en 2015, malgré la dégringolade du pétrole.
Des coupes administratives et l’intégration d’Alstom devraient notamment gonfler ses marges.
Plutôt sceptiques envers le potentiel de la transformation de GE, les analystes prévoient tout de même que la croissance de ses bénéfices s’accélérera de 1% en 2014 à 8% en 2015.
Le fabricant des Post-it et du ruban gommé et de 29 000 autres produits 3M (NY, MMM) ne dévie pas non plus de son plan de match de cinq ans, malgré la hausse du dollar américain.
Ce plan prévoit une croissance annuelle de 9 à 11% de ses bénéfices, entre 2013 et 2017, un rendement du capital investi de plus de 20% et des acquisitions 5 à 10 milliards de dollars américains.
Une croissance interne modeste mais solide de 4% (prévue entre 2013 et 2017), d’autres gains de productivité et la baisse des cours des denrées, amélioreront ses marges.
La multinationale a porté de 17 à 22 milliards de dollars américains le programme de rachat d’actions planifié entre 2013 et 2017 et a accru son dividende de 20%.
Cette entreprise transforme 100% de ses bénéfices en flux de trésorerie.
Le pharmacien et administrateur de services de santé CVS Health Corp. (NY, CVS) prévoit pour sa part que ses revenus progresseront de 7 à 8% et ses bénéfices de 12 à 15%, en 2015, malgré sa décision de ne plus vendre de cigarettes en pharmacie et la pression sur ses marges qu’exercent des médicaments génériques.
CVS vient d’augmenter son dividende de 27% et prévoit racheter jusqu’à 6 milliards de dollars américains de ses actions en 2015, 50% de plus qu’en 2014.
CVS prévoit rien de moins que des flux de trésorerie excédentaires de 41 milliards de dollars américains entre 2014 et 2018.
Une telle «visibilité» vaut son pesant d’or et milite pour rester fidèle aux actions américaines l’an prochain, même si elles ne trôneront probablement pas en tête des palmarès de rendements.