C’est en effet en juin 2009 que l’organisme qui mesure les récessions a daté le creux économique de la dernière récession.
Au lieu de célébrer, les investisseurs s’inquiètent de la cadence trop modérée et de la longévité de la reprise.
D’autres craignent plutôt que le rebond beaucoup plus robuste de la Bourse devance trop celui de l’économie, faisant peser un risque sur les actions.
Pierre Lapointe, stratège mondial de Pavilion Corp., rassure les deux camps.
Étant donné l’ampleur de la crise, avec le crédit à son épicentre, il est normal que le rythme économique, la création d’emploi et l’inflation remontent la pente plus lentement que lors des quatre dernières récessions, dit-il.
La faible inflation en soit est un gage d’une remontée tout aussi graduelle des taux.
L'endettement des ménages américains a crû à un rythme annualisé de 2,5 % depuis six mois
Maintenant que les consommateurs américains sont plus nombreux au travail, ils recommencent à avoir recours au crédit pour consommer.
La dette des ménages américains a crû à un rythme annualisé de 2,5 %, au cours des six derniers mois, précise le stratège.
Ce retour de la dette devrait ramener l’économie à une meilleure vitesse de croisière, fait valoir M. Lapointe.
Si le S&P 500 a rebondi de 187 % depuis mars 2009, son évaluation n’est pas un obstacle à d’autres gains.
En fait, même si l’évaluation des indices mondiaux a grimpé depuis 2009, elle n’est pas excessive.
Le multiple des bénéfices prévus dans 12 mois est dans la moyenne des périodes de croissance économique de 1991-2000 et de 2001-2007 tant aux États-Unis (15,2 fois), qu’en Europe (14,3 fois) et qu’en Asie-Pacifique (12,2 fois).
Les trois derniers cycles économiques ont duré sept ans en moyenne. Il ne faut pas s’inspirer de tels bilans pour établir sa stratégie de placement, mais cette moyenne indique tout simplement que le cycle de croissance peut se prolonger d’encore deux ans et rester tout à fait dans les normes.
« Avec la Fed qui promet une hausse très graduelle des taux et une économie qui n’a pas encore atteint la vitesse des dernières reprises, toutes les conditions sont réunies pour que la reprise se poursuive », dit-il.
Une reprise plus lente, mais plus longue ?