Bourse: des raisons de rester optimiste, selon la Banque Laurentienne

Publié le 01/08/2016 à 15:53

Bourse: des raisons de rester optimiste, selon la Banque Laurentienne

Publié le 01/08/2016 à 15:53

Les stratèges accordent encore moins de place aux actions dans leur portefeuille que la moyenne historique. (Graphique: Valeurs mobilières Banque Laurentienne)

Goldman Sachs recommande d’éviter les actions américaines au cours des trois prochains mois, prévoyant un repli de 10%.

Jeffrey Gundlach, le pdg de Doubleline Capital conseille «Vendez tout. Les investisseurs sont dans un monde d’uber-complaisance … tant de classes d’actif sont en surchauffe».

Le nouveau recul du pétrole sous 40$US le baril à New York, après une chute de 14% en juillet, fournit une nouvelle occasion aux alarmistes de lever le drapeau jaune concernant la Bourse américaine, qui elle, a rebondi de 18% depuis son creux de février.

Le S&P 500 s’était aussi offert un sommet historique en cours de séance le 28 juillet, pour un septième record en juillet.

Les actions sont chèrement évaluées compte tenu de la récession de profits et de l’économie au ralenti, répète aussi Goldman Sachs.

«Notre indicateur d’appétit du risque est revenu au neutre, ce qui indique que les marchés sont plus vulnérables aux déceptions, tant en terme de croissance que de politique monétaire », écrivent les analystes de Goldman Sachs à ses clients.

À très court terme, divers indicateurs techniques invitent à la prudence que ça soit un ratio qui compare l’indice de volatilité de 30 jours(VIX) à celui de 93 jours(VXV) ou encore le niveau élevé du multiple des bénéfices prévus du S&P 500 par rapport au VIX.

A la fin du mois de juillet, il en coûtait aussi le moins cher depuis un an pour se protéger contre une chute de la Bourse, en fonction du cours des options de vente sur le S&P 500, un autre signal de complaisance, aux yeux du courtier Credit Suisse.

Il est vrai aussi qu’après cinq mois de gains consécutifs, la remontée de la Bourse américaine peut s’essouffler, surtout que le mois d’août s’est avéré déficitaire au cours des cinq dernières années. De plus, le compte à rebours souvent cahoteux des trois mois précédant les élections américaines est amorcé. 

Le pessimisme est un signal contraire

Pendant que les alarmistes s’agitent, les stratèges de Valeurs mobilières Banque Laurentienne(VMBL), restent calmes.

L’économiste Éric Corbeil est d’accord qu’un mouvement de repli est probable.

«Il peut être prudent s’accumuler des munitions pour profiter des occasions que les reculs boursiers apporteront, puisque ces replis seront modestes», écrit-il.

Ensemble, deux indicateurs envoient des signaux contraires forts.

L’encaisse moyenne de 5,8% des gestionnaires sondés par Bank of America Merrill Lynch, en juillet était la plus élevée en 15 ans.

Les stratèges accordent encore moins de place aux actions dans leur portefeuille que la moyenne historique.

La répartition moyenne recommandée en actions était de 51%, à la fin de juillet, par rapport à une répartition historique de 60 à 65% à long terme. Ce niveau de pessimisme/scepticisme s’est avéré un signal d’achat fiable, dans le passé.

L’économiste de VMBL s’attend aussi à ce que les bénéfices des entreprises américaines s’améliorent à nouveau au deuxième semestre grâce au rebond prévu de l’activité économique.

Les deux indices ISM de l’activité manufacturière et des services prennent déjà du mieux. Un autre indicateur ISM qui mesure les livraisons des fournisseurs pointe aussi vers une ré-accélération de la cadence de l’économie et des profits.

Un boulet en moins: un dollar américain plus stable

Les bénéfices américains devraient aussi bénéficier du fait que le dollar américain a cessé de grimper. Il est presque inchangé sur un an, ce qui en fait un boulet de moins pour les revenus et les bénéfices des multinationales réalisés à l’étranger.

Enfin, les banques européennes allègent un peu plus leurs critères de prêts comme le souhaite leur banque centrale. Le volume des prêts aux entreprises non financières a crû de 1,7%, en juin, note aussi M. Corbeil.

«Les perspectives européennes nous apparaissent les plus prometteuses depuis longtemps grâce aux meilleures conditions de crédit, au pétrole bon marché et à l’amélioration de l’embauche du secteur privé», renchérit-il.

D’autres facteurs devraient soutenir l’évaluation des actions. Une économie plus solide diminuera le taux de dispersion des prévisions de bénéfices.

Le ratio qui compare le rendement des bénéfices (earnings yield) à celui des obligations américaines de 10 ans est à un sommet en 40 ans tandis que le rendement des bénéfices des entreprises est encore nettement plus élevé que leur coût d’emprunt.

Enfin, la hausse du ratio qui compare l’indice des ressources naturelles (CRB Raw industrials Index) aux demandes initiales de prestations d’assurance-chômage aux États-Unis est aussi un bon présage pour l’économie et le S&P 500, assure l’économiste.

(Graphique: Valeurs mobilières Banque Laurentienne)

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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