Mettre en valeur les concessions pour déterrer celle de l'ingénierie
Mais c’est la création d’un nouveau poste à la vice-présidence des concessions et infrastructures et la nomination de Gilles Laramée, l’ex-chef de la direction financière, qui inspire le plus les analystes financiers.
Trois d’entre eux y voient un premier pas pour mettre en valeur les investissements de SNC-Lavalin, dont l’autoroute torontoise 407 et le réseau AltaLink et ainsi revaloriser SNC-Lavalin en Bourse.
«Ça suggère que la société pourrait monétiser certains de ses actifs», prévoit M. Lacroix. Cours-cible : 54 $. Gain potentiel : 30 %.
«Le portefeuille des concessions est la clé de la valeur de SNC-Lavalin», note Maxim Sytchev, d’AltaCorp.
En jetant les projecteurs sur la valeur des concessions, la société fera émerger la valeur déprimée des activités principales d’ingénierie-construction, explique l'analyste.
En octobre 2010, SNC-Lavalin avait tenté d’envoyer l’autoroute 407 en Bourse, mais a dû abandonner l’appel public à l’épargne de TransAxio, estimée à 945 millions de dollars, parce que les investisseurs institutionnels jugeaient le prix demandé de 15 à 16 $ par action trop élevé.
Si on soustrait la valeur marchande attribuée aux concessions du cours de l’action de SNC-Lavalin, ça veut dire que le marché donne une valeur de seulement 6,8 fois les bénéfices prévus en 2013 aux activités d'l’ingénierie , estime M. Sytchev.
Ce multiple se compare à ceux de 13 à 14 fois des géants américains Fluor et Jacobs, et au multiple moyen de 15 à 16 fois pour cette industrie, à long terme, dit-il.
«La 407 et AltaLink dégagent non seulement des flux de trésorerie réguliers, mais croissants. Les deux concessions seraient très attrayants pour tout investisseur institutionnel», fait valoir M. Sytchev.
SNC-Lavalin continue de décroche des contrats, quatre au cours des dernières semaines, ce qui montre que le scandale n’a pas endommagé la réputation de SNC-Lavalin, ajoute l’analyste.
Pour sa part, Hamzah Mazari, de Credit Suisse, voit dans la démotion de M. Laramée la volonté de M. Card de revoir les pratiques de gestion de risque et de soumissions de la société et de recruter un nouveau chef de la direction financière d'ailleurs,
Dans les bouleversements, les meilleures occasions ?