BLOGUE. Les Bourses célèbrent la création de 176 000 emplois dans le secteur privé aux États-Unis, en avril, en franchissant de nouvelles marques historiques.
Même les obligations en prennent pour leur rhume, vendredi.
Le portrait n’est pourtant pas aussi rose qu’il n’y paraît, prévient Stéfane Marion, économiste en chef et stratège de la Financière Banque Nationale.
Seulement 53,9 % des industries ont embauché en avril, la plus faible proportion en huit mois. Les fabricants de biens ont même coupé 8 000 emplois nets.
Les heures travaillées moyennes ont diminué de 12 minutes ou 0,4 % en avril.
Ça semble bien peu, mais une telle ponction, répartie sur 135 millions de travailleurs, est l’équivalent de 500 000 emplois en moins, si les heures étaient restées stables.
« Les heures travaillées sont les pires depuis le quatrième trimestre de 2009 », note M. Marion.
Le taux de chômage a fléchi de 7,6 à 7,5 %, à son plus bas niveau depuis décembre 2008, mais le taux de chômage élargi U-6, qui inclut ceux qui ont perdu espoir de trouver un emploi et ceux qui travaillent à temps partiel par obligation, a augmenté de 13,8 à 13,9 %.
Ensemble, les données de l’emploi pointent vers un ralentissement marqué du produit intérieur brut au deuxième trimestre.
Question de gérer les attentes pendant que les investisseurs fêtent, M. Marion prévoit que la cadence de l’économie américaine ralentisse de 2,5 % qu’elle était au premier trimestre, à 1 % à peine au deuxième.
Si la Bourse poursuivait sur son élan actuel, elle finirait 2013 avec un gain de l'ordre de 45 %. Peu probable.