Blogue. Quand une entreprise entre ou revient en Bourse, il peut être agaçant pour les nouveaux actionnaires, qui achètent des actions à l’émission, de voir les actionnaires institutionnels existants vendre leurs actions, comme si le meilleur était passé.
La décision de la Caisse de dépôt et placement du Québec et de Bain Capital de vendre 225 millions de dollars de leurs actions de BRP (Tor., DOO, 27,75 $) pour 27,85 $, moins de quatre mois après son retour en Bourse, peut en effet être un irritant à première vue. D’où le recul d’un pour cent en Bourse de BRP le jour de l’annonce le 20 septembre.
Cette vente survient aussi cinq jours après le lancement en Floride de nouveaux modèles Sea-Doo et Can-Am, à la réunion semi-annuelle de ses concessionnaires tenue à Orlando, en Floride.
À leur décharge, les investisseurs institutionnels, qu’ils soient une caisse de retraite ou un fonds d’investissement privé, ont toujours une stratégie de sortie quand ils investissent dans une entreprise et ont aussi leurs propres objectifs internes de rendement à atteindre.
Après tout, la valeur boursière de 3,2 milliards de dollars de BRP équivaut à plus trois fois ce que ces investisseurs ont payé en 2003 pour aider la famille Bombardier-Beaudoin à fermer le capital de la division des produits récréatifs de Bombardier, en 2003.
Les deux institutions vendent seulement une petite partie de leurs actions et demeurent d’importants partenaires de BRP. Ainsi, les droits de vote de Bain baisseront de 46,6 % à 42,8 %, tandis que ceux de la Caisse passeront de 8,9 à 8,1 %.
De tels actionnaires institutionnels seront donc des vendeurs naturels d’actions de BRP, au cours des prochaines années
Toutefois, la famille Bombardier-Beaudoin ne vend aucune de ses actions et conserve ainsi 37,2 % des droits de vote.
57 % plus d'actions en circulation
Aux yeux des analystes, la vente d’actions améliorera l’attrait de BRP pour les investisseurs américains qui ne peuvent ou ne veulent pas investir dans une entreprise avec aussi peu d’actions en circulation libre.
Or, la vente d’actions par la Caisse et Bain augmente de 57 % le nombre d’actions en circulation libre de BRP.
Craig Kennison, analyste du courtier Robert W. Baird, y avait d’ailleurs fait allusion dans son rapport diffusé après la publication des résultats du deuxième trimestre de BRP, le 12 septembre.
« Nos conversations indiquent que BRP suscite de l’intérêt, mais que le faible nombre d’actions en circulation libre et que l’inscription unique à la Bourse de Toronto rebutent certains investisseurs à investir. Étant donné le succès du retour en Bourse, nous croyons que toute mesure pour améliorer la négociabilité du titre stimulerait l’intérêt pour l’entreprise ».
L’action de BRP a bondi de 29 % depuis son entrée en Bourse le 29 mai, à un cours de 21,50 $.