Un rachat tronqué ?
Un seul analyste se plaint de la forme du rachat d’actions qui semble avoir été conçu pour faciliter la vente des 21 millions d’actions détenues par la Fondation Michelle et Jean Coutu, même si tous peuvent déposer leurs actions.
« L’offre de rachat est de 0,50 $ inférieure au cours de la veille de l’annonce et se termine avant le versement du dividende spécial de 0,50 $, ce qui dissuadera les actionnaires minoritaires à déposer leurs actions », écrit Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux.
En d’autres termes, le retour de capital irait surtout à la fondation, alors que les actionnaires bénéficieront essentiellement de l’effet de l’élimination de 10 % des actions sur les futurs bénéfices par action.
Il est possible que le titre de Jean Coutu prenne une pause ici, reconnaît Marie-Ève Savard, d’Investissements Standard Life, mais elle ne voit rien de sinistre dans la nature du rachat.
« La diminution du taux de remboursement des médicaments génériques nuira aux résultats encore six mois, mais la société offre encore un bilan sain et une importante capacité d’acquisition, dans une industrie stable », fait-elle valoir.
La société croît toujours, quoique modestement, ajoute Mme Savard. Sans la baisse imposée des prix des génériques, les ventes de prescriptions augmentent à un taux fort respectable de 4 %.
Le rachat de 407 M$ peut donner l’impression qu’il n’y a pas de prise en vue, mais la société dispose toujours d’importantes munitions pour réaliser un achat majeur si une occasion se présentait, dit aussi M. Langevin.
Jean Coutu dispose d’une facilité de crédit de 500 M$, d’actifs immobiliers qu’elle peut monétiser et des flux de trésoreries excédentaires annuels de 200 M$,
L'action de Jean Coutu réagit aussi à des résultats inférieurs aux attentes au deuxième trimestre : en particulier le recul des revenus de 0,7 % et celui de 0,1 % des ventes des pharmacies ouvertes depuis plus d'un an.
Le bénéfice d'exploitation des activités de franchisage de Jean Coutu a aussi baissé de 5,4 % en raison d'un bond de 11 % des dépenses, lié à sane campagne publicitaire et à une hausse de la rémunération.