Blogue. Tous les analystes financiers passent sur le corps de Yellow Media ce matin. Le titre a atteint un nouveau creux hier, à 3,82$. En fait, le titre est en chute libre depuis février, alors qu’il se transigeait à 6$. Il a donc perdu 36% de sa valeur en trois mois, alors que l’ensemble de la Bourse fait bien.
Dans ce genre de contexte, les analystes ont tendance à courir après leur queue, dans le sens qu’ils sont toujours en retard par rapport au marché. Ils passent leur temps à revoir à la baisse leur cours/cible, leur recommandation et leurs prévisions. Par exemple, Adam Shine fait passer sa cible de 5$ à 4$. Scott Cuthbersson, de TD, fait de même : sa cible passe de 4,75$ à 4$. Hier, Paul Steep, de Scotia, avait conservé sa cible à 5$, mais en augmentant son évaluation du risque. Je parie que ce matin il regrette de n’avoir pas abaissé sa cible. Le titre perd un autre 0,10$ à 3,74$.
La baisse du titre, récemment, s’explique entre autres par de mauvais résultats du compétiteur Yellow PLC, la décision de la ville de San Francisco d’interdire la distribution non sollicitée des annuaires Pages Jaunes et la baisse des rendements des titres de dettes indiquant les craintes des investisseurs du marché obligataire face au bilan de Yellow Media. Ce dernier élément est curieux si on tient compte du fait que la direction rachète de plus en plus de ses actions, ordinaires et privilégiées.
La réalité c’est que la société est dans une course contre la montre pour se réinventer et les investisseurs sont de plus en plus nombreux à ne pas y croire. Ils ne veulent surtout pas être les derniers à tenir le sac !
Le titre se vend 4,6 fois les profits prévus cette année avec un rendement en dividende de 17%. À regarder les chiffres, on dirait une aubaine exceptionnelle. Mais retenez-vous car je suis loin d'être certain que les ratios financiers sont très significatifs dans ce cas.
Bernard Mooney