Blogue. Alors que les marchés boursiers vivent des moments difficiles, en tant qu’investisseur, je suis en face de questions difficiles.
Devant plusieurs titres intéressants, je me demande par exemple si je dois augmenter la concentration de mon portefeuille, c’est-à-dire mettre plus d’argent dans un petit nombre de titres que je connais bien et où mon niveau de confiance est élevé ou au contraire augmenter ma diversification.
En 2008-09, devant la grande incertitude économique, j’avais ainsi choisi d’augmenter considérablement le nombre de titres en portefeuilles, à plus de 30. C’est deux fois plus que ma «normale».
Est-ce que je dois concentrer mes choix dans certaines industries, plus frappées que les autres (comme les banques,par exemple).
Etc.
Dans toutes ces questions, je suis traversé par des émotions qui vont de la peur à la grande avidité. La première a tendance à me pousser vers des réponses axées sur la minimisation du risque alors que l’autre émotion cherche à maximiser mes gains et les risques aussi.
Comment jongler avec ces forces?
Si Aristote était là pour me conseiller, il me dirait de choisir la «voie du milieu», soit le milieu entre trop et pas assez. Par exemple, en Bourse, cela signifie de ne pas chercher à éviter les risques, mais de ne pas les additionner inutilement. De respecter ma capacité à encaisser les mauvais coups tout en ne la surestimant pas.
De ne pas oublier non plus qu’il n’y a pas que la Bourse et que le reste de ma vie ne doit pas souffrir de mes choix financiers.
Et qu’enfin, je dois être capable d’assumer mes choix, peu importe les folles fluctuations des marchés financiers dans une perspective à très long terme, pour respecter mon approche de placement.
Entre les extrêmes de la timidité et de l’arrogance, il y a la confiance, et c’est sur cette base qu’il faut appuyer nos décisions. Aristote me rappellerait certes que c’est la voie qui mène à la véritable satisfaction, dans la vie comme à la Bourse.
Bernard Mooney