Je consulte par la suite l’état de l’évolution de la situation financière en me disant que c’est le meilleur moyen, de toute façon, d’évaluer la vraie rentabilité de la société. Je serai déçu car je n’y vois aucun poste pouvant expliquer l’écart entre les profits des états financiers et ceux mentionnés par le président. Les fonds autogénérés en 2011 ont été faiblement en hausse par rapport à 2010. J’y vois par contre qu’Abbott amortit à la vitesse de la lumière des actifs intangibles, ce qui camoufle une partie de ses bénéfices. On parle de 1,6G$US en 2011 et 1,4G$US lors de l’exercice précédent. C’est 30% des bénéfices avant impôts de 2011.
Pour faire une histoire courte, j’ai trouvé l’explication dans un tableau de la note 6 («Segment and Geographic Area Information») et à la note 7 intitulée «Litigation and Environmental Matters». Abbott a pris une charge de 1,5G$US en 2011 reliée à une enquête menée par le ministère de la Justice américain concernant ses activités de vente et marketing pour le Depakote, un médicament pour les troubles bipolaires.
Je me serais attendu à ce qu’une société de cette taille fasse preuve de plus de limpidité. Peut-être pas aller jusqu’à demander au président d’en parler dans son message à ses actionnaires, mais certainement d’y consacrer une ligne dans son état des résultats.
En terminant, si vous voulez calculer les bénéfices récurrents et pertinents d’Abbott, vous devez éliminer cette charge, ajouter l’amortissement de l’actif intangible et tenir compte du fait que la société a payé seulement 9,0% d’impôts en 2011 comparé à 19% l’année précédente.
Bernard Mooney