Blogue. Racheter de ses actions est une façon d’enrichir ses actionnaires. Si cela est fait de façon rationnelle et systématique sur plusieurs années.
J’ai souvent écrit et je reviens souvent sur ce thème. Parce qu’il est crucial pour s’enrichir en investissant en Bourse, autant pour les dirigeants que pour les investisseurs.
Dans un entretien donné à Value Investor Insight, l’excellent gestionnaire Thomas Gayner, de la société d’assurances Markel, fait la meilleure illustration du pouvoir des rachats d’actions que j’ai jamais vue.
M. Gayner a acheté de Wal-Mart et il aime entre autres le fait que le détaillant rachète massivement de ses actions. Wal-Mart a racheté pour 14 milliards de dollars (G$) US de ses actions l’an dernier et a reçu l’autorisation pour un autre 15G$US en juin.
«Faites l’exercice mental de vous demander ce qui arriverait si la société continuait de racheter de ses actions à ce rythme, lance le gestionnaire.
Dans 12-13 ans, il ne resterait qu’une action de Wal-Mart en circulation! Et si la valeur de la société n’augmente pas pendant cette période, cette action vaudrait la valeur boursière actuelle, soit environ 185G$US|||| Si vous escomptez cette valeur au taux de 20% sur 15 ans, vous obtenez une valeur actuelle d’environ 12G$US.
«Si vous trouvez cela ridicule, divisez cette valeur en deux, et vous obtenez 6G$. En fait, vous pouvez diviser en deux plusieurs fois et arriver tout de même à une valeur significativement plus élevée que le cours actuel de 53$US.» C’est le moins qu’on puisse dire.
Ce que décrit Thomas Gayner ne surviendra jamais et il est le premier à l’admettre. Son point, et c’est tellement crucial, c’est que sur la base par action, Wal-Mart est une société qui peut augmenter ses ventes et ses bénéfices à plus de 10% par année pendant encore longtemps. Et la direction ne reçoit que peu de mérite pour sa bonne gestion du capital.
Une société qui croît à 20% par année et qui émet 20% plus d’actions à chaque année, n’a aucune croissance réelle pour ses actionnaires; ces derniers ne s’enrichissent pas du tout. À retenir.
Bernard Mooney