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BLOGUE. Il y a quelques jours, le dollar canadien s’est replié sous la parité par rapport à la devise américaine, ce qu’on n’avait pas vu depuis longtemps. Bien des spécialistes ont tout simplement haussé les épaules, lançant que cette faiblesse était éphémère. J’ai mes doutes.
L’optimisme des experts est facile à comprendre. Notre devise a été si en demande depuis plusieurs années qu’on prend pour acquis que cela poursuivra. Toutefois, des signes inquiétants se pointent à l’horizon.
D’abord, le pétrole canadien a attiré des capitaux immenses. La forte hausse des prix pétroliers jusqu’en 2008 a favorisé le développement des projets de sables bitumineux dans l’Ouest. Pour en profiter, les investisseurs internationaux ont acheté des titres canadiens.
Or, même si le prix du pétrole brut demeure relativement élevé, le prix qu’obtiennent les producteurs de l’ouest canadien, lui, est en forte baisse. Ainsi, le prix du baril West Texas Intermediate, indicateur du pétrole américain, se vend un peu sous les 100$US alors que le pétrole albertain commande seulement 65$US (le pétrole européen Brent se vend lui 115$US le baril).
La différence de 50$US entre les prix américain et canadien est pratiquement un record. Elle s’explique en partie par le boom pétrolier américain.
Les revenus pétroliers en baisse sont une mauvaise nouvelle pour le Canada et, plus spécifiquement le dollar parce qu’ils affectent directement le déficit commercial. Par exemple, en novembre, notre déficit a presque atteint les deux milliards de dollars (G$). Ce qui se compare à un surplus de 1,1G$ un an plus tôt. Concrètement, cela signifie une demande en forte baisse pour notre devise.
Depuis 2009, le Canada a également été favorisé sur le plan mondial ayant résisté mieux que la plupart des pays industrialisés. En particulier, les problèmes graves en Europe, largement publicisés, ont fait craindre le pire.
Les investisseurs ont ainsi liquidé leurs titres européens pour acheter d’autres titres perçus comme moins risqués. Les obligations canadiennes sont devenues un refuge relatif, aidant encore là notre dollar.
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Or, ça va un peu mieux en Europe. Ce qui diminuera sensiblement la demande en titres canadiens. Par exemple, en novembre, les étrangers ont acheté pour 1,7G$ d’obligations canadiennes par rapport à 15,49G$ le mois précédent.